"Glen Affric" de Karine Giebel (Editions Plon): un drame immersif qui marque les esprits

[ATTENTION SPOIL]
C'est maintenant bien connu de tout lecteur de Karine Giebel: l'autrice ne fait pas dans le monde des bisounours! Les gentils qui s'en sortent et les méchants qui finissent en taule, très peu pour elle! Le prisme noir de Karine Giebel est souvent très cruel et à la limite du supportable tellement elle met un point d'honneur à impliquer le lecteur dans le carnage avec sa plume immersive. 
Glen Affric ne fait pas exception! 
Avec comme une envie d'ouvrir très grand les fenêtres et d'hurler de toutes ses forces une fois la dernière page tournée.

Pitch (Note de l'autrice):
"La genèse de ce roman est l'envie de rendre hommage, à ma modeste mesure, au livre de John Steinbeck, Des souris et des hommes. Ce chef d'œuvre m'a procuré des émotions si fortes, si rares, que ses deux héros ne m'ont jamais vraiment quittée.
Vous le verrez, chers lecteurs, cet hommage est fait de petites touches, comme autant de cailloux posés au bord du chemin qui vous mènera à Glen Affric…"


Pour commencer, je n'ai pas lu Des souris et des hommes et je suis donc bien incapable de faire le parallèle avec Glen Affric et de dire si cela aurait apporté une lumière différente à ma lecture.
Mais soit! Si l'objectif de Karine Giebel était de faire en sorte que l'on n'oublie pas les deux héros de ce roman comme elle n'a pas oublié ceux de Steinbeck, c'est réussi!

Subissant à leurs côtés le harcèlement, l'injustice, l'enfermement, la violence et la mort, l'autrice ne nous laisse pas le choix que d'assister, impuissants témoins, au pire: quoi que fassent les deux frangins, la société creuse leur propre tombe, incapable de reconnaitre et d'accepter leur innocence, leur différence. Jorge et Leonard s'accrochent l'un à l'autre pour ne pas sombrer, l'amour fraternel comme bouée de sauvetage. Avec en ligne de mire, l'Ecosse, comme terre d'espoir pour âmes brisées.

La lecture est une vraie épreuve où l'on partage colère, oppression et douleur avec Leonard et Jorge. Jusqu'au point de non retour pour ma part où j'ai fini par accélérer mon rythme de lecture, hâte que ça s'arrête pour les deux frères… et pour mon petit cœur aussi! Vite atteindre enfin Glen Affric, mirage de bonheur fugace, et mourir! Ou pour ma part simplement pouvoir refermer le roman et le tenir loin de ma table de nuit pour retrouver un peu d'apaisement. 

Alors certes, il est impossible de ne pas saluer le talent de Karine Giebel qui sait comme personne lier le destin de ses personnages aux émotions de ses lecteurs. 
Mais la lecture de Glen Affric a été un poil trop douloureuse avec, en ce qui me concerne, le dépassement de ma limite du n'en-jetez-plus-la-cour-est-pleine pour en faire une Baignoire d'Or. 
Il n'en reste pas moins un grand roman noir, à mettre dans les mains des amateurs du genre!

Glen Affric, Ecosse

Commentaires

  1. Ses romans ne font, en effet, pas partie des "gentils" ! J'aime bien cette auteure et je lirai celui-ci comme les autres. Je n'ai pas encore lu toutes ses oeuvres.

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