"Ton absence n'est que ténèbres" de Jon Kalman Stefansson (Editions Folio): la magie islandaise a opéré
Une plume singulière, une histoire entre ombre et lumière, Ton absence n'est que ténèbres ne peut pas laisser indifférent. Avec ce petit truc en plus, la magie islandaise (?), qui attrape le lecteur dans ses filets et le recrache, un brin chamboulé, après six cents pages de lecture.
Une jolie découverte pour qui saura se laisser porter et accepter de ne pas avoir toutes les réponses.
Pitch (4ème de couv):
"Egaré dans les fjords non loin de Reykjavik, un homme a perdu la mémoire. Dans le village où il s'est arrêté, tous semblent pourtant le connaître. Petit à petit, les récits qui lui sont faits le plongent dans la grande histoire d'une famille. Du XIXème siècle à aujourd'hui, chaque destin est une tentative d'échapper à l'immuabilité de la vie islandaise. Un pasteur bouleversé par les lettres d'une inconnue, un fermier qui veut quitter sa terre pour faire des études, des amoureux qui ne peuvent vivre leur passion au grand jour… A travers ce puzzle romanesque extraordinaire, l'homme poursuit sa quête: qui est-il? Et qui sommes nous? Comment aimer, comment mourir?"
Entre fresque familiale, poésie et philosophie, ce roman vient questionner les liens de filiation, les choix, les sentiments retenus, les secrets cachés et leurs conséquences sur les générations suivantes. L'homme qui a perdu la mémoire (mais est-ce bien un homme?) vient retisser des fils entre les générations et donner des clés pour comprendre le Eirikur d'aujourd'hui, en racontant ces ancêtres. Comment en est-il arrivé à risquer la prison?…
Mais pour faire ce chemin, il faut accepter les voyages intempestifs dans le temps, dans l'espace, dans les pensées des personnages. Accepter de perdre ses repères. Accepter que tout ne peut être expliqué. Ce qui pourra dérouter les lecteurs les plus cartésiens.
Mais si vous décidez (tout est affaire de choix!) de vous laisser porter par la plume de Jon Kalman Stefansson, c'est alors un voyage incroyable que allez faire terre islandaise. Une terre coupée du monde qui peut paralyser, enfermer. Qui peut aussi conduire à se saouler de ses paysages ou de Brennevin. Qui pousse à la fuir, tout en faisant regretter de la quitter.
Ce récit est fait de beauté brute, de douceur, d'amours et de drames. La vie quoi!
Une lecture comme une jolie découverte, déroutante certes, mais inoubliable.
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