"L'Heure bleue" de Paula Hawkins (Editions Sonatine): blue is the new black?

Mes lectures des romans de Paula Hawkins ont toujours été un brin mitigées. Pas totalement emballée (à contrario de millions de lecteurs) par La fille du train, j'avais largement préféré son suivant Au fond de l'eau avant de déchanter à nouveau avec le troisième Celle qui brûle.
Alors de quel côté va pencher mon cœur pour L'Heure bleue? Réponse quelques lignes plus bas!

Pitch (4ème de couv):
"Après son décès, Vanessa Chapman, artiste à la renommée mondiale, laisse à la postérité des peintures, des sculptures et beaucoup de questions. Pour quelle raison avait-elle décidé d'acheter Eris, une île écossaise accessible uniquement à marée basse, et d'y vivre recluse dans sa grande demeure? Qu'est-il arrivé à son mari, mystérieusement disparu vingt ans plus tôt? Quels étaient les liens véritables entre Vanessa et Grace Haswell, son amie et exécutrice testamentaire, qui vit toujours sur Eris? Lorsqu'une étrange découverte conduit James Becker, un expert en œuvre d'art, sur l'île, il est loin de s'imaginer tous les secrets auxquels il va être confrontés."


Verdict: oui j'ai aimé ce polar. Même s'il n'est pas parfait. Laissant notamment un goût d'inachevé sur certains aspects: des personnages secondaires qui manquent de consistance (voire dont on se demande ce qu'ils apportent à l'intrigue), une "enquête" qui n'en n'est pas vraiment une tellement on sent la résolution cousue d'avance, un triangle amoureux un brin fade…

MAIS, il n'empêche que Paula Hawkins réussit son coup par un travail sur l'atmosphère de son roman dans laquelle le décor de l'île tient la première place. Météo imprévisible, isolement, couleurs changeantes, Eris à elle seule contribue à maintenir une certaine tension. L'autre réussite tenant en son personnage principal: Grace, l'amie de Vanessa, artiste décédée autour de laquelle se tisse l'intrigue. Une femme dont la psychologie est au diapason du temps instable de l'île. De quoi offrir toute une palette de sentiment au lecteur, de l'amour… à la haine? Et sur la forme, l'alternance entre le récit contemporain et les écrits/notes de Vanessa est un bon choix pour éviter une linéarité qui aurait pû rendre la narration lénifiante. 

A défaut donc d'une enquête très étoffée, c'est l'ambiance du roman qui vient harponner le lecteur pour ne plus le faire lâcher. Pas un polar complétement noir, mais un bleu foncé qui va très bien à la plume de Paula Hawkins.

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