"Personne ne meurt à Longyearbyen" de Morgan Audic (Editions Albin Michel): le Nord est à la mode
Décidemment, les auteurs de polar français adorent délocaliser leurs histoires au Nord, version grand froid. Et c'est le cas pour cette enquête imaginée par Morgan Audic, auteur (très sympathique) découvert aux derniers Quais du Polar et qui a remporté le prestigieux Prix des lecteurs des Quais du Polar/Le Figaro avec ce roman.
Prenez une petite polaire, et en avant sur les terres de l'ours… lui même polaire, of course!
Pitch (4ème de couv):
"Archipel du Svalbard, Longyearbyen, la ville le plus au nord du monde. On découvre le corps d'une femme vraisemblablement déchiquetée par un ours.
Norvège continentale, les îles Lofoten. Le cadavre d'une ex-journaliste est retrouvé sur une plage isolée.
A priori rien ne lie ces victimes, si ce n'est qu'elles s'intéressaient de près aux mammifères marins...
Dans ces régions glacées, faites d'anciennes citées minières désolées, d'enclaves russes et de conflits politiques qui ne demandent qu'à rejaillir, une flic pugnace et un reporter de guerre désabusé remontent une piste sanglante, se confrontant à la réalité d'une terre où la nature est une marchandise et ses défenseurs des cibles de choix."
Je ne sais pas ce qui fait des pays scandinaves une terre autant convoitée pour y planter un décor de polar. Une météo extrême à l'instar des instincts des tueurs? Une luminosité aléatoire tout comme l'est la vie de potentielles victimes? Une nature qui met des bâtons dans les roues des flics histoire de pimenter un peu la traque?
Il n'empêche que Morgan Audic a succombé à la mode du grand froid pour son polar basé en Norvège, où il est surtout question, entre deux avancées de l'enquête, d'évoquer la question de la cohabitation entre habitants et faune sauvage, qu'elle soit à poils ou à écailles.
Et j'ai d'ailleurs été bien plus accrochée dans ce roman par le rapport des norvégiens (et leurs contradictions!) à leur nature qu'à l'enquête elle-même. Et j'avoue avoir même été carrément gênée par sa résolution qui, même si elle s'appuie sur des faits réels, me semble aller chercher un peu loin une explication très froide (pour un polar du grand Nord en même temps…), là où j'aurais aimé une résolution finale davantage construite sur les liens entre les personnages principaux. Les émotions sont mises à distance ce qui ne permet pas une réelle empathie.
Cette lecture fut comme une mise en bouche dans l'univers de ce nouvel auteur de polar: pas tout à fait convaincue mais avec pourtant comme une envie de tenter quand même de goûter au prochain plat… euh roman! A suivre!
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