"Cadavres chinois à Houston" de Peter May (Editions Babel Noir): le maillon faible de la série chinoise

"Les données scientifiques de ce livre sont vraies. Cela pourrait arriver". Voilà la mise en garde qui clôture les remerciements de Peter May pour les personnes qui l'ont aidé dans ses recherches pour étayer le propos de son livre: l'arme bactériologique comme arme terroriste, l'Homme comme vecteur d'une contamination à grande échelle.
Port du masque et lavage de main obligatoire pour lire ce roman en toute sécurité!
(attention... spoilers)

Pitch (4ème de couv):
"Au petit matin, sur une route déserte du Texas, le shérif adjoint Jackson est attiré par un camion frigorifique qui semble abandonné. La cargaison qu'il découvre lui fait regretter amèrement sa curiosité: quatre-vingt-dix-huit cadavres de clandestins chinois morts asphyxiés. Encore un sinistre drame de l'immigration? Pas sûr... Les pages d'un carnet trouvé sur l'un des corps, ainsi que d'étranges et inquiétantes marques de piqûres, attirent l'attention des autorités sanitaires du pays. Qui a bien pu vouloir transformer ces malheureux, venus chercher des jours meilleurs en Amérique, en véritables "bombes humaines"?





Moins ancré dans la Grande Histoire, un registre où Peter May excelle d'habitude, Cadavres chinois à Pékin n'exhale pas le charme des trois précédents opus . Est-ce parce qu'on se retrouve au pays de l'Oncle Sam, moins dépaysant que la singularité de la Chine? Ce qui est certain c'est que l'auteur a poussé un peu trop loin le bouchon au point de nous plonger dans un mauvais scénario de film de série B.
Par exemple: vous connaissez ma lassitude pour ce "hasard qui fait trop bien les choses"? Bon. Ben du coup la rencontre "fortuite" de Li avec sa sœur de l'autre côté du Pacifique dans un bordel a fini de m'achever après déjà un premier "what the fuck" quand, parmi les cadavres du camion, on retrouve un ex-collègue policier de Li. Non mais sérieusement, la communauté chinoise en Amérique elle représente combien de millions de Chinois???  Niveau statistique, Peter May défie les lois de la probabilité...
L'enquête perd alors de sa crédibilité et les scènes et clichés hollywoodiens n'arrangent pas cette impression: la traque dans le stade de baseball, le scientifique dingo, le flic texan raciste... n'en jetez plus, la coupe est pleine!
Seuls les personnages de Margaret et Li (et Xinxin!), dont on est en attente de l'évolution de leur relation, donnent de l'intérêt à cette lecture. 

J'espère le retour en Chine pour les deux prochaines et dernières aventures de cette série afin de retrouver l'ivresse du dépaysement qui m'avaient conquise jusque-là! 

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