"Le pouvoir du chien" de Thomas Savage (Editions Gallmeister): Culte, vous avez dit culte?

J'ai acheté Le pouvoir du chien après avoir vu passer sa couverture via un article des éditions Gallmeister sur les réseaux sociaux. Le mot "culte" associé à cette couverture so american vintage ont eu raison... de ma raison justement! Et je ne regrette pas cet achat compulsif!

(Petit aparté: les couvertures des poches de Gallmeister sont toutes incroyables. Ça donne envie de tous les acheter juste pour en faire une composition murale ultra stylée)


Pitch (4ème de couv):
"Montana, années 1920. Phil et Georges, deux frères que tout oppose, vivent et travaillent ensemble dans l'un des plus grands ranchs de l'Etat. Cow-boy charismatique et flamboyant, Phil est aussi brillant et dominateur. Ses manières rudes et brutales donnent le ton à la vie sur le domaine tandis que Georges, taiseux et maladroit, reste dans son ombre. Lorsque Georges épouse Rose, la veuve d'un docteur local, Phil est persuadé qu'elle manipule son frère pour son argent. Rose vient s'installer au ranch avec son fils, un garçon sensible et sujet de railleries. Phil décide alors de rendre leur vie insoutenable et multiplie humiliations et affronts sournois. Mais les plus faibles ne sont pas toujours ceux que l'on croit."




L'écriture compacte et dense de feu Thomas Savage se met au service de cette histoire où la neige, la poussière et les personnalités sombres contribuent à la sensation de pesanteur. La nature vibre, pue, saigne. L'environnement rude se matérialise devant nos yeux et sous nos doigts par les longues descriptions et les digressions sur l'Histoire de ce Montana hostile pour tout Homme qui n'aurait pas un mental à toute épreuve. 
Personnage central, Phil envahit tout l'espace et se pose en cowboy suffisamment intelligent et fort pour mater la dureté de cet univers. Phil c'est celui qui a le droit de vie ou de mort. Celui qui facilite ou bloque les rouages des relations entre les autres personnages. C'est celui qui impose sa vision du monde en un rire, un mot, une absence. C'est celui qui ne supporte pas les êtres faibles. Et pour lequel l'intrusion de Rose dans le couple fraternel représente une menace qu'il faut à tout prix éradiquer.

Sauf que l'impunité n'existe pas au pays des cowboys. L'humiliation, la virilité et la force ne suffisent pas à gagner. La patience et la connaissance au service de la vengeance sont des armes tout aussi efficaces. 
Le duel ne se joue pas au milieu de l'avenue à la Mort ou Vif, avec des flingues à la un-deux-trois-le-premier-qui-tire-tue. La guerre est ici une guerre d'usure psychologique, conduisant aussi sûrement à la mort qu'une balle en plein cœur.

En refermant ce livre, je comprends que Le pouvoir du chien mérite d'être qualifié de culte par les éditeurs et les lecteurs amateurs de romans américains au souffle tragico-épique. 
Comme quoi, parfois, il faut se laisser guider par son instinct!

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