"La beauté des jours" de Claudie Gallay (Editions Actes Sud): plus séduite par le style que par l'histoire

Les Déferlantes, seul autre roman de Claudie Gallay que j'avais précédemment lu, avait été un beau coup de cœur. Du coup j'attendais beaucoup de La Beauté des Jours. Probablement un peu trop.
Le charme a pourtant opéré au début, ravie de retrouver la patte de l'écriture de Claudie Gallay. Et l'histoire m'a emportée... un temps. Avant que le soufflé ne retombe!

Pitch (4ème de couv):
"Jeanne mène une vie rythmée par la douceur de l'habitude. Elle était jeune quand elle a épousé Rémy, ils ont eu des jumelles, sont heureux ensemble et font des projets raisonnables. Mais Jeanne aime aussi le hasard, les surprises de l'inattendu. L'année du bac, un professeur lui avait fait découvrir l'artiste Serbe Marina Abramovic. Fascinée par cette femme engage son existence dans son travail, Jeanne a toujours gardé une photographie de sa célèbre performance de Naples: comme un porte-bonheur, la promesse qu'il est possible de risquer une part de soi pour vivre autrement. Quand Jeanne s'amuse à suivre tel ou tel inconnu dans la rue ou quand elle calcule le nombre de bougies soufflées depuis son premier anniversaire, c'est à cet esprit audacieux qu'elle pense. Surtout cet été là. Peut-être parce que, les filles étant parties, la maison paraît vide? Ou parce que sa meilleure amie, qui s'est fait plaquer, lui rappelle que rien ne dure? Ou parce qu'elle recroise un homme qu'elle a aimé, adolescente? Jeanne se révèle plus que jamais songeuse et fantasque, prête à laisser les courants d'air bousculer la quiétude des jours."





J'ai l'impression d'un goût d'inachevé à la lecture de ce roman. Et pas uniquement parce qu'il n'y a pas de véritable "fin" à l'histoire. 
Plutôt parce que j'ai eu l'impression de ne pas être allée au fond des personnages.
Et surtout au fond du personnage central, Jeanne. Cette femme d'habitudes qui la rassurent est emplie de bulles de fantaisie enfouies en elle, qu'elle ne laisse éclater ponctuellement que pour ne pas imploser. Une Jeanne-ballon-de-baudruche qu'on aimerait pourtant voir se gonfler pleinement et faire le choix de soit s'envoler, soit d'éclater... Car la voir hésiter pour finalement rester dans cette demi-mesure a fini par m'agacer. 

Et finalement, celle dont on aurait aimé qu'elle soit l’héroïne de l'histoire, c'est Zoé, la nièce de Jeanne. Cette petite fille sans filtre dans ses réactions, différente de ce qui est attendu d'un enfant "normal" et pourtant tellement dans la vérité en étant dans l'instant, dans la spontanéité, dans l'émotion brute. C'est elle dont j'aurais aimé suivre le parcours au sein de cette famille atypique, brusque, pleine de secrets et de non-dits qui les bouffent qu'elle pourrait renverser et bouleverser d'une seule remarque. 

Voila: en fait, j'ai l'impression d'un gâchis. Des personnages incroyables étaient là, mais il ne leur a pas été attribué les rôles principaux. L'histoire a perdu de sa consistance et s'est décalée en se centrant sur les pseudo déchirements internes de Jeanne. Ô rage, ô désespoir, ô frustration de lectrice!

Je réclame donc officiellement à l'auteure un spin-off sur le personnage de Zoé! 
Merci.



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