"Le pensionnat des innocentes" d'Angela Marsons (Editions Belfond): mauvais choix!

Le pensionnat des innocentes a été relayé en long, large et travers au moment de sa sortie par les réseaux sociaux et blogs qui l'ont décrit comme un polar addictif, un premier roman réussi. 
Bon, on va dire que je n'ai pas tout à fait a même vision des choses... pour changer!


Pitch (4ème de couv):
"2004. Par une nuit glaciale, cinq personnes scellent un pacte au dessus d'une tombe fraîchement creusée.
Mais les secrets finissent toujours par remonter à la surface...
De nos jours, Teresa Wyatt, ancienne directrice du foyer pour filles de Crestwood, est retrouvée noyée dans sa baignoire. Au même moment, Crestwood fait la une des médias: des fouilles archéologiques viennent de mettre au jour le squelette d'une adolescente enterrée dans le jardin.
Coïncidence? L'inspectrice Kim Stone n'y croit pas. Et quand les ossements d'autres fillettes sont exhumés, l'affaire prend rapidement un tour personnel pour cette jeune flic au tempérament plus tranchant qu'une lame de rasoir. Elle qui a connu l'assistance publique est bien décidée à rendre justice aux innocentes oubliées de tous dans ce lieu cauchemardesque..."




A aucun moment je me suis sentie impliquée dans l'histoire. A aucun moment le sort des victimes ne m'a préoccupé... Pourquoi? Parce que je suis moi-même une psychopathe? Faudrait que j'en parle à mon psy...

Non, le problème c'est que même si les ingrédients sont là pour à priori créer un bon polar,  l'empathie n'arrive jamais à s'instaurer. Et pourtant vu le sujet de la violence familiale et institutionnelle il y aurait eu de quoi tirer des larmes de tristesse ou de dégoût au lecteur.  La faute à des personnages travaillés superficiellement dont les sentiments et réactions sont décrédibilisés car disproportionnés voire sortis de nulle part ou presque, en lien avec un background bâclé. Pourtant, on avait là une galerie de personnages qui méritait qu'on s'y attarde un peu et qui pouvait à minima susciter de la pitié, du dégoût, de la peur... Mais on reste dans le tiédasse, sans instauration d'une vraie atmosphère pesante ou d'un semblant de suspense. Mais bordel, il aurait dû faire flipper ce pensionnat! 

D'un point de vue stratégique, je pense qu'il y aurait eu tout intérêt à ce que la majorité de l'histoire se passe dans le passé, dans la description cette vie quotidienne dans ce pensionnat glauque et hostile pour qu'on s'attache bien aux filles avant que ne soit décrite crescendo l'horreur de ce qu'elles vivaient... jusqu'à leurs meurtres. Avec juste quelques focus dans le temps présent sur les découvertes des ossements et les avancées de l'enquête. 
En fait j'ai l'impression que l'auteur avait toutes les cartes en main mais qu'elle n'a pas fait les bons choix d'écriture. C'est rageant!

Je dois quand même reconnaître qu'heureusement, au milieu de ce roman sans relief, le duo d'enquêteurs (même s'ils sont 4 on retient surtout les principaux, Kim et Bryant) fonctionne bien. Leurs dialogues teintés d'humour noirs et leurs actions décrites presque comme des sketchs, dégagent une énergie qui permet de ne pas laisser complètement tomber le roman en route.

Pour résumer: très déçue au regard de tout le foin qu'on a fait autour de ce roman sur la toile!
Au suivant!

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