"Fleur de cadavre" d'Anne-Mette Hancock (Editions Albin Michel): un premier polar séduisant qui en appelle un second... flamboyant?

Rencontrée au Quais du Polar en avril dernier, j'avais depuis hâte de pouvoir répondre à cette question: est-ce que l’écriture de Mme Hancock est aussi efficace que sa personnalité me fut séduisante (même si l'échange fut court!). 
A l'issue de cette lecture, je peux affirmer que ce premier polar ne manque pas d'atouts. Et que j'en espère une suite!


Pitch (4ème de couv):
""Puisqu'on me prive de ta présence, Héloïse, donne-moi au moins par tes mots la douce essence de ton être."
Ces mots concluent les lettres qu'Héloise Kardan, journaliste à Copenhague, reçoit régulièrement depuis quelques temps. Postées de France, elles sont signées d'une certaine Anna Kiel.
Héloise n'a aucun lien avec cette femme. Pourquoi celle-ci s'obstine-t-elle à lui écrire? Que cherche-t-elle à lui dire?
Trois ans plus tôt, Anna Kiel a égorgé un avocat de 37 ans. En cherchant à comprendre le mobile de ce meurtre, Héloise rouvre sans le savoir une page d'un passé qu'elle croyait définitivement tournée."




Elle fait dans la simplicité et l'efficacité, Anne Mette Hancock. Et ne tombe pas dans le panneau de l'égo, en évitant de chercher à en mettre plein la vue avec des histoires et personnages abracadabrants. 
Ici l'écriture est juste et les personnages ne tombent pas dans le cliché. J'ai apprécié cette sorte de retenue (humilité?) de l'auteure qui distille suffisamment d'informations pour faire naître de l'émotion et de l'empathie mais qui semble aussi en garder sous le coude pour plus tard (quid du personnage de Martin Duvall?). Du coup, le lecteur est accroché, même si, j'avoue que de mon côté il m'a manqué un brin d'énergie pour être embarqué à 100%. 

J'ai l'impression que l'intention première de Fleur de Cadavre est avant tout de faire connaissance avec Heloise et le flic Schäfer au décours d'une enquête qui est un prétexte à poser certains traits de personnalité, enjeux personnels/professionnels de ces deux personnages. L'alliance journaliste/inspecteur pourrait bien faire des étincelles dans le prochain polar si l'auteure décidait de lâcher les chevaux, maintenant rassurée par le succès de ce premier roman.

Du côté danois, Jussi-Adler Olsen tenait jusque là la barre des auteurs suédois incontournables. Il va falloir désormais compter sur le polar séduisant d'Anne-Mette Hancock. 

PS: à l'année prochaine aux Quais du Polar... j'espère!
PS2: et puisqu'il est question d'Amorphophallus titanum... enjoy!


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