"Le gang des rêves" de Luca Di Fulvio (Editions Pocket): lumineux Christmas

Et.... mission accomplie! Pfiou, il était moins une! 944 pages plus tard, et parce que le beau hasard de ma Pile à Lire avait mis le personnage de Christmas sur la route de mes lectures, il fallait bien que je lui rende la pareille. 
Voici donc une chronique écrite juste avant l’indigestion de Noël, mon foie encore détendu et les idées claires. Parce que Christmas et son auteur Luca Di Fulvio le valent bien! Parce que ♫ c'est un beau roman, c'est une belle histoire🎝

Pitch (4ème de couv):
"New York! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d'Européens, la ville est synonyme de "rêve américain". C'est le cas pour Cetta Luminita, une italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L'espoir d'une nouvelle existence s'esquisse lorsqu'il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l'amour?"


Le rêve américain pour tous! C'est ce beau mirage que raconte Luca Di Fulvio, nous plongeant dans l'enivrement collectif qui pousse à croire, dans l'entre-deux guerres, que tout est possible de l'autre côté de l'Atlantique. Sauf que le rêve américain il est avant tout pour les Américains pur souche. Et Chrétiens. Et Blancs. Ni pour les immigrés, ni pour les Noirs, ni pour les Juifs. Pour eux la vérité est bien plus terre à terre. La bienveillance s'arrête aux frontières du ghetto et même à l'intérieur de celui-ci, des lois propres s'appliquent: celles du plus fort ou du plus roublard. 
Cetta Luminita, immigrée italienne, avait imaginé le meilleur en fuyant le vieux continent avec son fils. Pourtant la réalité est toute autre à son arrivée à New York. Mais c'est sans compter sur la force de caractère de cette femme qui voit toujours le meilleur en la vie et en l'autre. Elle trouve un certain équilibre dans sa vie de prostituée et rêve même de convertir son maquereau, Sal, à la vie de famille. La grande vie, elle l'espère surtout pour son fils, Christmas, lui serinant qu'il est Américain avant tout, et non un fils d'immigré. 
Les chiens ne faisant pas des chats, Christmas, même s'il n'est pas tombé du bon côté de la barrière va finir par apprivoiser cet univers contrasté, en restant lui-même, fondamentalement optimiste, incroyablement baratineur, intrinsèquement tolérant. Traçant son chemin entre les gangsters et les stars. 
Un petit voyou au grand cœur et grandes valeurs qui aime autant raconter des histoires que les vivre. Et qui se prend au jeu du rêve américain au risque de perdre de vue qu'au milieu de ce mirage, sa bouée de sauvetage c'est Ruth, son amour perdu, sa Juliette.

Fresque sociale et roman fleuve, on se laisse finalement emporter dans le décor de cette grande Amérique: des ghettos de New York aux studios d'Hollywood, du crime organisé aux plateaux de cinéma. Le lecteur est happé par l'écriture sagaesque (je concède que ce mot n'existe pas, mais il exprime bien ce que j'ai ressenti). L'histoire parlera peut-être encore plus aux connaisseurs de cette Epoque avec un grand E. Car l'auteur nous fait croiser la route de Mr Mayer (mais si, vous savez, la fameuse M.G.M!), de John Barrymore, de Jeanne Eagels ou Fred Astaire (et j'en passe) pour les stars. Et du charismatique Arnold Rothstein pour la mafia. Il conte l'émergence du cinéma parlant,  des belles voitures américaine, l'essor du taylorisme. Et fait appel aux symboles américains qui font encore rêver aujourd'hui et parlent à tous les lecteurs: Cadillac, Hollywood, Central Park, Californie. Vous avez des étoiles (50?) plein les yeux? 

Une bien belle histoire que ce Gang des rêves qu'il faut déguster en grosses tranches de plusieurs centaines de pages pour vraiment la savourer. Et qui laissera, telle une bonne bûche de Noël, une petite déception lorsqu'il n'en restera plus une miette!
Bravo Môsieur Di Fulvio pour ce Christmas lumineux! 

Commentaires

  1. On m'a dit du bien de cet auteur, mais presque mille pages quand même ! Il faut les avaler !
    Joyeux Noël.

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