"L’Éventreur de Pékin" de Peter May (Editions Babel Noir): Clap de fin sur la série chinoise

2019 se termine, à l'instar de mes lectures des aventures de Li et Margaret. Six romans aussi divertissants que dépaysants. Mais ne cherchez plus une enquête aussi bien ficelée que dans les premiers romans, ni une belle leçon d'Histoire de la part de Peter May. Il ne s'agit presque là que d'un thriller construit uniquement pour mettre en avant son héros Li Yan. Quitte à ce que l'intrigue ne tienne que par de mince fils, parfois un brin incohérents, et nous laissant sur notre faim. 
Une page se tourne!

Pitch (4ème de couv):
"Lors de l'autopsie d'une jeune femme assassinée sauvagement, l'inspecteur Li Yan éprouve une impression de déjà-vu... D'où connaît-il ces blessures précises, ces mutilations étranges? La réponse s'impose: le tueur recopie à la lettre des meurtres vieux de plus d'un siècle, commis par ce célèbre Anglais surnommé "L'Eventreur". Il choisit ses victimes jeunes et ravissantes, et les laisse affreusement mutilées: la gorge coupée, le visage tailladé, le corps éviscéré...
Quand une scientifique américaine se livrant à des expériences sur un nouveau procédé de détection du mensonge est assassinée à son tour, Li Yan découvre que le meurtrier lui en veut personnellement. Margaret, sa jeune épouse américaine, médecin légiste participant à l'enquête, et leur fils âgé de quelques mois pourraient l'apprendre à leurs dépens. La situation devient vite éprouvante pour le couple autour duquel se referme un piège infernal..."


Les crimes sont spectaculaires. Le complot qui pousse dans ses retranchements Li Yan également. Mais en ce qui concerne le mobile, les moyens mis en oeuvre pour l'enquête et l'identité du meurtrier ça fait pschitt, ne pesant pas plus lourd que quelques bulles de champagne. Un peu dommage puisque la série chinoise se finit sur ce roman.
J'attendais un vrai beau feu d'artifice, voire, pourquoi pas, la mort en héros de Li Yan. Mais non, tout reste trop tiédasse à mon goût avec une résolution d'enquête qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et laisse beaucoup de questions en suspens... L'excuse "on ne savait pas non plus qui était vraiment Jack l’Éventreur" étant une sortie d'intrigue beaucoup trop facile!
Essoufflement de l'auteur qui voulait passer à autre chose? 
Heureusement, l'empathie pour Li Yan, Margaret, Mei Yuan, et Xinxin (entre autres) a eu le temps de grandir depuis les cinq romans précédents et j'ai adoré les retrouver au cœur de Pékin l'éclectique, cette cité tiraillée entre sa culture ancestrale et la modernité, coincé entre les règles gouvernementales qui brident le quotidien et l'envie de s'émanciper. On se prend un dernier shoot de bruit, d'odeur, de bouchons, de crêpes, de pagodes. Un dernier regard sur la Cité Interdite, la place Tiananmen et tous les autres lieux décrits dans les romans qui auront piqué ma curiosité au point de faire de google mon meilleur ami pendant mes lectures afin de mettre en image ce que l'auteur décrivait.

Bon, je ne peux pas complètement en vouloir à Peter May puisque, abandonnant Li et Margaret à Pekin, il rebondira par une magnifique trilogie écossaise que j'avais tant aimé, au charme addictif.

Ravie de savoir que l'auteur sera présent aux prochains Quais du Polar à Lyon. L'occasion de faire dédicacer  L'île des chasseurs d'oiseaux, mon roman best of Peter May? Je l'espère!
Vivement 2020! 

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