"Les temps sauvages" de Ian Manook (Editions Le Livre de Poche): Yeruldelgger, Acte II

Retour en Mongolie pour la deuxième aventure du triptyque consacré au vieux loup/briscard Yeruldelgger. De l'eau a passé sous les ponts depuis ma première rencontre avec l'auteur et son flic mongol (plus d'un an déjà!). Tellement d'eau qu'il m'a été difficile de recoller les morceaux d'avec la précédente enquête. Et difficile aussi de retrouver la magie du premier bouquin... à ma grande déception!

Pitch (4ème de couv):
"Quand le vent du Nord s'abat sur les steppes enneigées d'Asie centrale, personne ne vous entend mourir. Pour Yeruldelgger, le salut ne peut venir que de loin, très loin..."


Entre tenter de retrouver au fin fond de ma mémoire les souvenirs de la précédente aventure en terre mongole et s'accrocher à cette aventure-là qui foisonne de personnages, de lieux, de morts, d'enjeux et de manipulations en tout genre... je me suis perdue en route, dans le froid polaire du dzüüd. 
Ce qui m'a retenu de rebrousser chemin? Yeruldelgger, principalement, car j'avais envie de savoir dans quel état il allait finir après avoir décidé de larguer ses méthodes et son éthique de flic pour emprunter celles de ses ennemis-voyous... quitte à franchir la ligne rouge et laisser des cadavres derrière son passage.
Alors le charme de la Mongolie, tout comme la droiture de Yeruldelgger, s'efface pour laisser place à des réflexions plus amères et acides envers le peuple mongol déchiré entre rites ancestraux et chant des sirènes du mode de vie occidental et envers la démocratie qui a du mal à s'affranchir du carcan russe. Un  pays et des habitants qui peinent à trouver et affirmer leur identité, soumis au bon vouloir de la Russie et de la Chine qui se sont disputés leurs terres pendant des dizaines d'années. Une certaine culture de la résignation.

La Mongolie a donc perdu ses belles couleur dans ce deuxième opus au profit de complots et de scènes d'actions à base de flingues et de mafieux/militaires/politiques corrompus et d'un duel Yeruldelgger/Erdenbat que je n'attendais pas si tôt.  Les temps sauvages a plombé l'ambiance. 
J'espère un final de trilogie qui relèvera la corde en revenant aux sources, auprès de la Mongolie des steppes, des traditions et des mythes, laissant de côté ce froid glacial et imperméable aux émotions.

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