Hunger Games (Intégrale des livres I, II et III) par Suzanne Collins (Editions Pocket Jeunesse): bluffée!

Hunger Games a plus de dix ans. J'étais complètement passée à côté. Me rappelant juste de vagues visuels d'affiches de ciné, ignorant l'engouement à l'époque, puisque je ne me sentais pas concernée par le public romans/films pour ados/jeunes adultes auquel la saga s'adressait. Alors quand le pavé de plus de 1000 pages est arrivé par surprise dans ma boite aux lettres (merci Cultura), je n'étais pas plus emballée que ça, toujours bloquée par mes préjugés sur ce genre littéraire.  
Comme quoi y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis! Happée par l’univers Hunger Games, je comprends aujourd'hui le succès mondial de cette trilogie. 
Bye bye a priori! Bonjour jeunesse fougueuse retrouvée!

Pitch (4ème de couv):
"Un jeu imposé
24 candidats
Seul le gagnant survivra"


Je comprends maintenant la folie Hunger Games. Car à l'instar de la folie Harry Potter, l'univers de Katniss Everdeen et de ses co-équipiers a tout pour fédérer et construire une vraie communauté autour de ses aventures.
Déjà par ce seul personnage, Katniss, le geai-moqueur, symbole de la rébellion. Une fille du feu intrépide, forte, porte-étendard de milliers d'autres habitants de Panem écrasés par le pouvoir du Capitole. Un fille suffisamment imparfaite pour pouvoir s'identifier dans certains de ses comportements. Une fille révoltée comme (presque?) tous les adolescents. Empathie, bien le bonjour!
Pour accrocher des millions de personnes il faut aussi un langage propre, une sorte de code pour se reconnaître entre "initiés" de la saga. Panem, pacificateurs, Capitole, district douze, tributs, Moisson, sureau mortel... Autant de mots de ralliement pour toute une armée de fans.
Et puis il faut un combat qui parle à tous. Dans ce monde dystopique, il s'agit de faire tomber le pouvoir qui s'octroie le droit de vie et de mort (surtout de morts) sur ceux qu'ils soumettent par une violence physique et/ou psychologique.
Tous les ingrédients sont là pour que le lecteur se sente concerné et impliqué par l'enjeu. 

L'univers est noir, très noir. Suzanne Collins s'inspire de la mythologie pour en construire une nouvelle, post-apocalyptisée. Les Hunger Games sont une boucherie où l'on force des enfants à s'entretuer pour gagner le droit de manger à leur faim. Alors oui, les morts pleuvent. Et Suzanne Collins n'épargne aucun des clans ce qui permet de ne pas tomber dans un combat strictement manichéen qui risquerait de basculer dans le niais. Elle respecte son lectorat en n'enjolivant ni la mort, ni les tortures. Et bien sûr en ajoutant le sel du triangle amoureux, même si c'est pour moi le maillon faible de la structure du roman. 
Suzanne Collins s'applique également sur l'écriture, rythmée et qui implique de fait le lecteur dans ce que vit l’héroïne puisqu'il est écrit à la première personne du singulier. Un direct instantané avec les émotions de Katniss.
Mention spéciale pour le tout premier tome, spectaculaire qui nous plonge la tête la première dans un univers dont on n'a plus envie de sortir, malgré sa violence.

J'ai désormais comme une envie pressante de découvrir l'adaptation ciné, qui, j'espère, sera à la hauteur des romans. Et bien sûr de lire le préquel à la trilogie, La ballade du serpent et de l'oiseau chanteur sorti il y a quelques mois. 
Ce voyage en adulescence m'a fait un bien fou! 

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