"L'affaire Clara Miller" d'Olivier Bal (Editions XO): Bal fait le job

L'Affaire Clara Miller n'est pas le polar de l'année et ne laissera pas une trace indélébile dans mon cerveau de linotte-lectrice. Mais il a suffisamment d'atouts pour faire passer un moment divertissant de lecture. Et c'est déjà pas mal!

Pitch (4ème de couv):
"Son cadavre est remonté, comme celui d'autres femmes, à la surface de l'eau. Six au total... Là-bas, dans les forêts du New Hampshire, le lieu maudit porte un nom: le lac aux Suicidées.
Clara Miller était journaliste. Comme Paul Green, le reporter du Globe, qui débarque sur l'affaire. Il avait connu Clara étudiante, et ne croit pas un instant à la thèse du suicide.
Un homme l'intrigue: Mike Stilth, l'immense rock star retranchée à quelques kilomètres de là, à Lost Lakes, dans un manoir transformé en forteresse. L'artiste  y vit entouré d'une poignée de fidèles, dont Joan Harlow, redoutable attachée de presse qui veille sur son intimité et se bat comme une lionne dès que l'empire Stilth est attaqué.
Mais Paul, lui, a tout son temps. Dans sa vieille Ford déglinguée, il tourne inlassablement autour du domaine. Avec cette question: et si, du manoir, la route menait directement au lac?"


Comme je le disais dans l'intro: on n'est pas sur un thriller exceptionnel, du genre à faire dresser les poils sur la tête ou empêcher de dormir sereinement. On ne jubile pas aux quelques twists de l'intrigue parce qu'on les sent arriver à trois kilomètres. Et je ne suis même pas certaine que l'intention d'Olivier Bal était de surprendre le lecteur.  Mais plutôt de le placer en observateur de l'acharnement qui pousse Paul Green à chercher coûte que coûte des preuves pour confirmer ses intuitions quant à l'implication d'une star intouchable dans une série de meurtres déguisés en suicide dans laquelle il a perdu l'amour de sa vie. Le lecteur en voyeur impuissant de l'engrenage dramatique dans lequel est entrainé Mike Stilth et son entourage, notamment ses enfants.

Le coupable connu (presque) depuis le début, l'intérêt ne réside donc pas dans une traque de l'identité du meurtrier mais plutôt dans le développement de la stratégie de l'entêté Paul Green pour faire éclater la vérité et rendre justice aux victimes. Tout est alors question d'atmosphère, plutôt que d'enquête: les asphyxies sont reines et multiples. Celles, physiques, causées par les overdoses ou mains qui se se referment autour des gorges. Celles, psychologiques, dont souffrent les personnages principaux étouffés par leurs relations toxiques passées ou présentes dont ils restent esclaves. Et l'asphyxie géographique, représentée par ce lieu isolé et ultrasécurisé qui coupent les enfants du monde extérieur. Lost Lakes et Stilth pourrait bien rappeler à certains Neverland et Mickael Jackson. En un peu plus rock'n roll! 

Une première découverte de l'univers d'Olivier Bal qui manque un peu de folie et d'aboutissement pour donner de grandes émotions mais qui ne manque pourtant pas d'intérêt. Avec le sentiment que l'auteur en a encore sous la pédale. J'espère le voir lâcher les chevaux dans un prochain roman! 

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