"L'heure des fous" de Nicolas Lebel (Editions Le Livre de Poche): enfiiiiiiiiiiin je reprends Mehrlicht par son commencement

Check! 
Ca y est, je peux cocher dans ma liste de bonnes résolutions 2022 l'item "Reprendre les enquêtes de Mehrlicht par le commencement"! Un objectif atteint de la meilleure des façons en rencontrant le créateur du capitaine-grenouille, Môsieur Nicolas Lebel, aux Quais du Polar, en chair et en os et en montreur de soleil en intérieur.
Ravie de la rencontre autant que de la lecture de ce roman, qui ont en commun un humour bienveillant.
(PS: je n'avais pas d'autre bonne résolution pour 2022 en fait…)

Pitch (4ème de couv):
"Paris. Un sans-abri est poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon. "Vous me réglez ça. Rapide et propre, qu'on n'y passe pas Noël", ordonne le commissaire au capitaine Mehrlicht et à son équipe, le lieutenant Dossantos, exalté du code pénal et du bon droit, le lieutenant Sophie Latour, qui panique dans les flash mobs, et le lieutenant stagiaire Ménard, souffre-douleur du capitaine à tête de grenouille, amateur de sudoku et de répliques d'Audiard.
Mais ce qui s'annonçait comme un simple règlement de compte entre SDF se complique une fois le cadavre identifié. L'affaire entraine le groupe d'enquêteurs dans les méandres de la Jungle, nouvelle cour des miracles au cœur du bois de Vincennes, dans le dédale de l'illustre Sorbonne, jusqu'aux arrière-cours des troquets parisiens, pour s'achever en une course contre la montre dans les rues de la capitale. Il leur faut à tout prix empêcher que ne sonne l'heure des fous."


Quel bonheur de lire un bon polar servi par une bonne plume. Le style Nicolas Lebel c'est d'allier le classicisme (dans le sens noble du terme) d'une enquête de terrain avec un ton décomplexé teinté d'humour. Et cela tout en faisant passer quelques messages parfois un peu grinçants: sur le recrutement de la Sorbonne, sur les yeux fermés des politiques sur la conditions des SDF… et j'en passe.

L'heure des fous est donc la première enquête de la brigade de Mehrlicht. Une équipe composée d'individus plus atypiques que ce qu'on pourrait attendre de la part de flics. Mehrlicht preum's bien sûr! Derrière ses sonneries de téléphone déjantées (mais toujours à-propos), son phrasé argotique, son odeur de cigarette qui le suit partout et une apparente rudesse lorsqu'il s'agit de s'adresser à ses semblables se cache un homme au cœur de grenouille sensible qui tente juste de cacher ses peines. Dossantos, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. La loi avant tout, récitant le code pénal par cœur. Mais une fois l'uniforme enlevé, il ne se l'applique plus, et navigue du côté obscur de certains extrémismes. Latour, la seule femme de l'équipe, doit parfois montrer les crocs contre ces deux hommes qui ne lui lâchent pas la grappe de préjugés sur les femmes en général. Et tente de préserver sa vie privée coûte que coûte. Quant à Ménard, il débarque en stage au milieu de tout ce petit monde. A lui de faire ses preuves et sa place en évitant les jets de remarques piquantes de son capitaine.
Chacun avec un pète au casque, ils savent cependant se compléter lorsqu'il s'agit de mener une enquête et se protéger les uns les autres.

Un polar bien ficelé qui fait de la place à l'humour dans une enquête sans tomber dans le ridicule ce n'est pas si fréquent dans ce genre. Et ça fait un bien fou! Merci Nicolas Lebel!



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