"Sœurs" de Bernard Minier (Editions Pocket): le côté obscur de l'écrivain

Et c'est reparti pour un cinquième tour avec le duo Minier/Servaz! 
Tous deux ont décidé cette fois-ci d'aller explorer le côté sombre de la relation fan/écrivain... En espérant que Monsieur Minier ne s'inspire pas de sa propre expérience! 
Sinon ça risque de finir en grillades non consenties… Je dis ça, je dis rien!

Pitch (4ème de couv):
Mai 1993. Deux sœurs sont retrouvées mortes en bordure de la Garonne. Vêtues de robes de communiantes et attachées à des troncs d'arbres.
C'est la première enquête du jeune Martin Servaz qui vient d'intégrer la PJ de Toulouse. Très vite, il s'intéresse à Erik Lang, auteur de romans policiers à l'œuvre aussi cruelle que dérangeante. Les deux sœurs n'étaient-elles pas ses fans? L'un de ses plus grands succès ne s'appelle-t-il pas La Communiante? L'affaire connaît un dénouement inattendu, laissant Servaz rongé par le doute: dans cette enquête, estime-t-il, une pièce manque, une pièce essentielle.
Février 2018. L'écrivain Erik Lang découvre sa femme assassinée… elle aussi vêtue en communiante. Vingt-cinq ans après le double crime, Martin Servaz est rattrapé par l'affaire. Le choc réveille ses premières craintes. Jusqu'à l'obsession.
Une épouse, deux sœurs, trois communiantes… et si l'enquête de 1993 s'était trompée de coupable?"


Dans cette nouvelle enquête de Martin Servaz, Bernard Minier va chercher sa noire inspiration du côté de l'écrivain torturé et de ses fans les plus extrémistes. Dont la dévotion peut dépasser les limites, dont l'amour n'est pas totalement inconditionnel et attend un geste, un regard en retour… au risque d'un déferlement de violence! Car de l'amour à la haine, on le sait bien, il n'y a qu'une allumette à côté d'un bidon d'essence. 
Mais Minier ne grossit pas seulement les traits les plus déviants des lecteurs,  prenant le parti de faire d'Erik Lang un personnage écrivain de polar tout aussi tordu que ses fans! 

Soeurs n'est pas seulement une enquête menée sur les chapeau de roue. Elle fait la part belle à l'histoire de son capitaine Martin Servaz, faisant le pont entre son passé et son présent. Revenant sur le traumatisme de son enfance, le suicide de son père, mais aussi sur ses débuts dans la police. Bousculé psychiquement par l'un et l'autre, il se construit en opposition à ces figures paternelles et paternalistes. Dans ce roman, Bernard Minier donne l'occasion à son personnage fétiche de faire la paix avec lui-même. Mais y parviendra-t'il…

Moins emballée par Sœurs que par les autres romans de la série, je reste néanmoins convaincue que Martin Servaz en a encore sous la pédale, tout comme son auteur. Ne serait-ce que parce que ce roman ce termine sur un courrier en provenance de la prison où est enfermé son pire ennemi. La prochaine aventure de Servaz s'annonce donc trépidante!

PS: j'ai rencontré Bernard Minier aux Quais du Polar, il n'a pas l'air d'un psychopathe. Ses fans non plus! 



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