"La face nord du coeur" de Dolores Redondo (Editions Folio): où comment bien débuter cette nouvelle année de lecture

Roman qui aura fait ma transition entre 2022 et 2023, La face nord du cœur annonce je l'espère une bonne cuvée de lectures pour cette nouvelle année. Et, pas fait exprès, il se met au diapason (avec quelques mois d'avance) avec le festival des Quais du polar qui va mettre à l'honneur lors de sa prochaine édition le polar espagnol. Pourtant je n'ai pas vu Dolores Redondo dans la liste des auteurs invités… Une surprise de dernière minute peut-être?

#jecroiselesdoigts

Pitch (4ème de couv):

"Amaia Salazar, détachée de la police forale de Navarre, suit une formation de profileuse au siège du FBI dans le cadre d'un échange avec Europol. L'intuition singulière et la perspicacité dont elle fait preuve conduisent l'agent Dupree à la lancer sur les traces d'un tueur en série qui profite des catastrophes naturelles pour assassiner des familles entières. Alors que l'ouragan Katrina s'apprête à dévaster le sud des Etats-Unis, le compte à rebours pour identifier celui qu'on surnomme le Compositeur est enclenché…"

Roman écrit après la trilogie du Baztan, La face Nord du cœur est un antépisode revenant sur les premiers pas de la jeune enquêtrice Amaia, avant sa grande chasse aux sorcières en terre basque espagnole. Ce polar décrit ses premiers pas sur les terres de l'Oncle Sam, aux côtés du FBI. L'occasion de lever un peu le mystère qui entoure l'agent Dupree, qui n'existait jusque-là que par l'intermédiaire de brefs échanges téléphoniques intercontinentaux, agissant comme des bouées de sauvetage et aides à la réflexion dans les enquêtes espagnoles menées par Amaia.

Mais le moins que l'on puisse dire c'est que les deux pays, comme les deux enquêteurs Dupree et Salazar, ont plus de points communs qu'il n'y paraît au premier abord. Le bayou, comme le pays basque, compte lui aussi son lot d'êtres maléfiques de chairs et d'os ou folkloriques contre lesquels les grigris et autres rites vaudous restent des refuges et des protecteurs pour la raison et le cœur des enquêteurs.

Toujours dans un style dense (750 pages tout de même!) où alternent le côté chasse au tueur et le côté vie familiale tourmentée d'Amaia, Dolores Redondo arrive à nous visser aux pages de son roman et à nous faire redouter autant l'arrivée de Katrina que le massacre d'une nouvelle famille. Entre témoignage documentée de la catastrophe climatique de 2005, enquête factuelle et croyances mystiques, la patte Redondo fait une nouvelle fois mouche, à condition d'être patients car pas question ici de page-turner. L'auteure prend le temps de nous faire visiter la Nouvelle-Orléans sous toutes ses coutures, même celle du meurtre, et il est possible que malgré la moiteur et la puanteur ambiantes, vous tombiez malgré tout sous le charme de la ville… et de ce polar!

Une première lecture qui semble de bonne augure pour la suite de l'année 2023!

PS: Bonne année! :)