"La mémoire de l'eau" de Miranda Cowley Heller (Editions Les Presses de la Cité): c'est un beau roman, c'est une belle histoire

J'avais hâte de découvrir le premier roman de celle qui a participé à l'essor de la meilleure série de tous les temps, Six Feet Under. Je ne suis pas du tout déçue!
Tout en douceur et en justesse, Miranda Cowley Heller nous entraine au Bois Sauvage, où l'eau calme de l'étang et celle plus tempétueuse de l'océan sont les témoins de drames et de passions. Un beau moment de lecture.

Pitch (4ème de couv):
"Un matin d'août. Tout le monde dort encore dans la maison familiale nichée au milieu des bois. Elle se glisse dans l'eau froide de l'étang voisin. C'est ici, au cap Cod, que sa famille passe l'été depuis des générations. Mais ce matin est différent. La veille, Ellie et Jonas, son ami d'enfance, se sont échappés quelques instant pour faire l'amour.
Dans les heures à venir, Ellie va devoir choisir entre ce qu'elle a construit avec l'époux qu'elle chérit, Peter, et l'histoire qu'elle a longtemps désiré avec Jonas, avant que le sort n'en décide autrement.
Vingt-quatre heures et cinquante ans de la vie d'une femme au bord du précipice. Durant cette journée de doute mêlant bonheurs et regrets, Ellie sera rattrapée par l'héritage familial, tissé de tragédies intimes et de secrets."


J'avais des images de films en tête en lisant ce roman. Celles des Petits Mouchoirs et du Grand Chemin qui se sont mêlés aux images écrites par Miranda Cowley Heller: un moment de retrouvailles en famille et amis, des drames et non-dits qui biaisent leurs relations, le tout enrobé de fraternité et d'amour, beaucoup, aussi. 

Au plus juste de l'écriture des émotions, l'autrice nous place dans la tête bouillonnante d'Ellie qui, face à un choix d'amour, remonte le fil de sa propre histoire et celle de sa famille, quitte à devoir se replonger dans ce qu'elle a essayé d'enfouir tout au fond d'elle depuis des années.
Et l'eau, toujours l'eau, en filigrane de ce roman. Entre l'eau douce, l'eau salée, les étangs et la pluie, les larmes et la mer. Une eau purifiante, apaisante, mais parfois aussi assassine. Et qui permet de cacher sous la surface des secrets tellement lourds qu'ils menacent d'emporter Ellie par le fond.

La plume tout en fluidité de Miranda Cowley Heller sert l'histoire pour la rendre aussi belle que bouleversante, sans jamais tomber dans le pathos. Et nous entraine suffisamment fort dans l'émotion pour que naissent des regrets lorsqu'il faut laisser derrière soi le palais de papier (titre original du roman) une fois les pages refermées. 
Un grand oui.

Commentaires

  1. En plus d'un titre poétique, ce roman semble plus que fort et bouleversant. Je le note, a fortiori si on ne tombe pas dans le pathos.

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