"Les Aiguilles d'Or" de Michael McDowell (Editions Monsieur Toussaint Louverture): la vengeance à l'état brut

Après la saga Blackwater, c'est avec plaisir et grâce à l'éditeur et Babelio (merciiiiii) que j'ai pu retrouver l'univers un peu flippant de feu Michael McDowell avec Les Aiguilles d'Or
Sans l'étrangeté de la première saga, mais toujours avec une certaine forme d'appétence pour la mort…

Pitch: (4ème de couv):
"An de grâce 1882. New York fête la nouvelle année entre opulence et misère. Dans les beaux quartiers, le juge Stallworth a pour grand projet d'éradiquer le vice de l'un des coins les plus gangrenés de la ville, le tristement célèbre Triangle Noir. Avec l'aide de son fils, Edward, pasteur moralisateur aux sermons incendiaires, et de son gendre, Duncan, jeune avocat promis à un brillant avenir, le juge compte bien faire un exemple retentissant en annihilant une lignée corrompue de criminelles: les Shanks."


David contre Goliath. Le pot de fer contre le pot de terre. Les Stallworth contre les Shanks. Bienvenus dans Gangs of New York! 
Mais qui sont les pires criminels? Les bourgeois qui prennent de haut et jugent arbitrairement les pauvres des bas quartiers, leur vie n'ayant à leur yeux pas plus de prix que celle d'un animal? Ou les délinquants du Triangle Noir qui tentent de se sortir de leur fange en volant, arnaquant… voire tuant?
Michael McDowell nous entraine dans une lutte sans merci entre deux clans qui n'ont qu'un objectif, s'anéantir.

Grande fresque (plus de 500 pages tout de même!) au cœur d'un New York de la fin du dix-neuvième siècle, les costumes trois pièces disputent aux haillons les pires manigances. Machiavélisme et cruauté au premier plan, on reconnaît la pâte McDowell qui verse plutôt dans le terrible, voire le violent. Impossible de ne pas penser d'ailleurs au Pinocchio de Disney pour  certaines scènes du roman, un des Disney qui personnellement me fait plus flipper que rêver!
Et puis le style de l'auteur se reconnaît également dans ses personnages de femmes puissantes et déterminées qui mènent leur barque en sororité, à l'instar des Shanks. Le mâle relégué à la place de pantin facilement manipulable, qui se ridiculise par sa naïveté, cupidité, luxure…

Les Aiguilles d'Or est un roman qui sort de l'ordinaire par son décor et sa tonalité qui sont loin des "standards" des romans d'aujourd'hui, ce qui lui donne un certain pouvoir immersif. 
Une lecture qui a le mérite de son originalité, même si j'ai attendu jusqu'au bout que se réveille l'étrangeté, à l'instar de son grand frère Blackwater.

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