"Retour à Malaveil" de Claude Courchay (Editions Belfond): c'est dans les vieux livres qu'on fait les plus belles découvertes

Couverture vintage, très esquintée. 
Une odeur de champignon qui fait éternuer dès qu'on l'ouvre . 
Des pages jaunies. 
Année de sortie du bouquin: 1982. 
Et pourtant, malgré toutes ces tentatives de mise à distance du lecteur moderne, il se cache à l'intérieur de ces pages une petite pépite d'histoire. Retour à Malaveil est le parfait roman pour illustrer l'adage qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture! 

Pitch (4ème de couv)
"Quand "le Petit", après quinze années, sort de prison et revient à Malaveil, chacun devine, au village, qu'il va se passer quelque chose. Car "le Petit", pendant ces quinze années, il a eu le temps de se poser des questions et il s'est peut-être fait une idée de celui - ou de celle - qui lui a collé sur le dos ce crime atroce qu'il n'a pas commis. A Malaveil, il y a de drôles de jours qui se préparent…"


Alors oui ce roman est un roman policier. Mais un polar plein de tendresse, d'humanité, de douceur malgré la noirceur. Un polar d'Hommes, de terroir, de famille, de secrets et de vengeances. Qui me rappelle d'autres excellents roman de Pierre Magnan. D'un côté l'Ardèche, de l'autre les Alpes-de-Haute-Provence pour un même attachement de ces deux auteurs à ces territoires et ceux qui les peuplent.

La résolution de l'"enquête" n'est pas la fin en soi de cette lecture, puisque assez vite on perçoit les contours de l'engrenage et où cela va mener. La route pour y parvenir est bien plus intéressante. Les observations pertinentes et fines de Coco sur les personnes qui l'entourent et les temps qui changent, mâtinées d'humour acide sont des petits bonbons d'humanité. Les obsessions du Petit, son côté caméléon à le rendre fou, et le drame inévitable vers lequel il se dirige donnent une charge émotionnelle forte au roman. Leurs tentatives de se protéger l'un l'autre sans se le dire vraiment finissent par avoir raison du petit cœur d'artichaud des lecteurs.

Retour à Malaveil est un grand roman à la fois beau, doux et triste. Et à l'heure du grand matraquage des sorties littéraires de la rentrée qui donne dans la surenchère et le tournis, cette lecture donne envie d'aller se replonger dans de vieux romans qui mériteraient eux aussi, un peu de lumière!
Et rien que pour ça.... tadadadaaaaaaaaaa: je décerne une Baignoire d'Or! 

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