"Trois vies par semaine" de Michel Bussi (Editions Les Presses de la Cité): le tour de prestidigitation est réussi!

En ouvrant un roman de Bussi, on sait pertinemment qu'on va se faire retourner le cerveau. C'est sa spécialité: la construction d'une intrigue à tiroirs au(x) twist(s) jubilatoire(s). 
Mais même en m'y attendant, et en tentant de traquer le moindre indice, me suis faite avoir!

Pitch (4ème de couv):
"Un corps est retrouvé dans la vallée de la Meuse, au cœur des Ardennes. Accident, suicide, meurtre?
La révélation de l'identité de la victime plonge la capitaine Katel Marelle dans la sidération.
Renaud Duval menait-il… trois vie par semaine?
Trois femmes attendent son retour. Chacune revendique d'être son unique amour.
Ensemble, elles vont tenter de percer l'énigme d'une impossible triple vie
Mais comme dans un théâtre d'illusions, des ombres rôdent, prêtes à se venger.
Qui sait la vérité? Qui manipule? Qui tire les ficelles?"


Un nouveau roman de Bussi, c'est toujours l'occasion de découvrir de nouveaux décors. Le géographe nous livre cette fois une histoire qui nous fait voyager de la Tchécoslovaquie aux Ardennes, en passant par Paris et le Tarn. Et, comme à chaque fois, l'auteur pousse ma curiosité à googleliser, au fil de ma lecture, les lieux parcourus par les personnages, histoire de me projeter davantage dans leurs yeux (monumentale sculpture des Quatre Fils Aymon!). Suis-je la seule à faire ça?
L'implantation de l'intrigue en terres ardennaises est aussi le moyen de faire plusieurs clins d'œil à Rimbaud, l'enfant tout autant célèbre que terrible de Charleville-Mézières. Ca a touché mon petit cœur, ma bibliothèque veillant précieusement sur ses poèmes depuis plus de vingt ans.
Mais ce roman donne également l'opportunité de se plonger dans l'art des marionnettes. Un art complet, de l'écriture de l'histoire (ou de son adaptation) à la fabrication des décors et personnages qui demandent imagination, poésie (encore) et dextérité! Cette fois, activation de mes souvenirs d'enfance à tenter de manipuler une marionnette retorse. Pas très douée de mes dix doigts
Autant vous dire qu'au-delà de l'aspect polar, ce roman est déjà une mine de culture (et personnellement, une mine de flashbacks).

Mais revenons-y vite au côté polar. Et répondons tout de suite à la dernière question du pitch "Qui tire les ficelles?": Michel Bussi bien sûr! Pour le plus grand plaisir de son lectorat. 
Trois vies par semaine c'est une équation à trois inconnues à résoudre. Le genre bien coton. Qui rappelle les pires cours de mathématiques au lycée. Sauf que là, on a beau chercher pendant des heures, aucun prof pour nous venir en aide. Alors, on renonce progressivement et on attend que Môsieur Bussi nous livre la solution sur un plateau de surprises. 
Et en toute franchise, je n'ai pas vu l'ombre de la résolution venir. Bussi avait bien ficelé son intrigue. Et en même temps j'aurais été tellement déçue de ne pas me faire embobiner (c'est mon côté masochiste de lectrice de polar).
Le point faible que je regrette est l'inconsistance de la flic, Katel, qui, je trouve, n'apporte rien à l'intrigue. Le jeu de piste aurait gagné en densité et suspense à n'être mené que par les trois femmes Nanesse, Vicky et Elea. Les scènes avec Katel hachent un poil le récit faisant parfois retomber et la tension et l'émotion. 

Alors même si ce Trois vie par semaine ne fera pas partie de mon top 3 des romans de l'auteur, il reste un bon cru avec son lot de surprises et de divertissement. 
A lire et à offrir!

Commentaires

  1. Je lis tout Bussi, donc je lirai celui-ci aussi, quand il sortira en poche sans doute...

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés