"Tout cela je te le donnerai" de Dolores Redondo (Editions Pocket): oui, à condition d'avoir du temps de cerveau disponible!

Il y a des lectures qui ne sont pas toujours en phase avec le temps et l'envie qu'on peut leur consacrer. Et malheureusement Tout cela je te le donnerai a pâti de ma fatigue qui a entrainé une lecture hachée accompagnée d'une certaine impatience. 
Alors oui, j'ai quand même aimé ce roman, mais je pense qu'avec un autre alignement des planètes, je l'aurais adoré.

Pitch (4ème de couv):
""Alvaro est mort." A force de le répéter, Manuel Ortigosa finira par l'accepter. Son mari est mort. Un banal accident de voiture en Galice, selon la police. Mais le romancier à succès n'en croit rien . Il se rend dans ce bout du monde aussi sublime qu'archaïque où commence pour lui un vrai chemin de croix. Car Alvaro était loin d'être celui qu'il croyait
Manuel plonge dans les arcanes d'une aristocratie où la cupidité le dispute à l'arrogance. Il lui faudra toute sa ténacité pour affronter les secrets impunis, pour lutter contre ses propres démons, et apprendre qu'un rire d'enfant peut mener à la vérité aussi sûrement que l'amour."


Dolores Redondo, à l'instar de son homologue espagnol masculin Victor del Arbol, ne fait pas dans le page-turner. On est plutôt emporté dans un roman fleuve, lourd, aux chapitres denses. Est-ce que ce rythme si particulier est une constance du polar espagnol? Je ne connais pas assez d'auteurs pour pouvoir (ou non) le confirmer.
Mais ce qui est certain, pour ces deux auteurs en tout cas, c'est qu'il faut avoir suffisamment de temps devant soi et une bonne capacité de concentration pour se lancer dans leurs polars. Et très clairement, je n'étais pas dans cet état d'esprit et j'aurais mieux fait de différer la lecture de ce roman pour l'apprécier à sa juste valeur. 

Car malgré mon contexte de lecture pas très aidant et qui a joué sur mon impression générale, je ne peux que reconnaître que Tout cela je te le donnerai  un bon roman noir, dont la nébulosité et l'éclatement du départ laisse petit à petit dessiner la fresque complète des mécanismes qui ont conduit au drame. La façade hermétique d'un pazo de Galice va se fissurer sous l'acharnement de Manuel, bien décidé à éclaircir les circonstances de la mort de son amour, Alvaro. Et je voudrais là souligner un certain courage (alors que cela ne devrait pas être courageux…) de l'autrice de mettre au cœur de son roman une histoire d'amour homosexuelle, car ce n'est pas courant dans cet univers du polar (côté Suisse, il y a Marc Voltenauer). Dolores Redondo venant aussi pointer du doigt certaines violences faites aux femmes et aux enfants. Bref, elle ne fait pas dans le sujet facile et consensuel, mais elle le fait bien, sans clichés ni auto apitoiement.

Dolores Redondo est une valeur sûre du polar, il n'y a qu'à voir le succès de sa précédente trilogie du Baztan. Je ne peux donc que vous conseiller de vous plonger dans son univers et donc dans ce roman. Avec juste la précaution d'avoir suffisamment de temps de cerveau disponible!

Commentaires

  1. Je ne connais pas, mais comme j'aime les polars, je pourrais m'intéresser à cette auteure...

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