"Marguerite et le mont Blanc" de Michaël Sibony (Editions de L'Aube): prendre de la hauteur et soigner son cœur
Roman reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio, Marguerite et le mont Blanc est un texte enrobé de douceur et de poésie. Merci au Hasard, avec un grand H d'au moins 4806 mètres, d'avoir mis ce livre sur ma route!
Pitch (4ème de couv):
"Dans cette histoire, il est d'abord question de montagne, et plus précisément du massif du Mont-Blanc, aussi envoutant que majestueux. Il y a ensuite Marguerite, à la fois sœur non-née et locomotive du Tramway du Mont-Blanc. De la musique - beaucoup - , des tours de manège -seulement quelques-uns - , un oncle, Ajzik, qui dit des choses comme "Faut-il se priver de sauter d'un train en marche quand il nous embarque vers une mauvaise destination?" . Et un garçon amoureux d'une montagne, qui va devoir se construire entre deuil impossible et passion obsédante."
A l'instar du toit de l'Europe, ce texte à quelque chose de magnétique. Entre l'enfant et l'homme d'aujourd'hui, il y a pour le narrateur de cette histoire des montagnes à franchir. Le processus de comprendre et surmonter le deuil de sa sœur vient se mêler, plus ou moins consciemment, à l'objectif d'atteindre le sommet du Mont-Blanc. Alors de digressions en contemplations et réflexions, c'est un chemin de plusieurs années vers l'apaisement que nous faisons aux côtés du personnage sans-nom de ce roman.
Impossible pour moi d'être insensible à ce livre, ne serait-ce que dans l'hommage qu'il fait au Mont-Blanc et aux souvenirs qu'il convoque dans ma mémoire: le balancement du téléphérique de l'Aiguille du midi, le défilé des hommes-fourmis dans une queue-leu-leu sur l'arête du midi, les wagons bondés du tramway du Mont-Blanc, le refuge du Nid d'Aigle, celui du Gouter… Cette incapacité à détacher les yeux de ce grand blanc et une certaine admiration pour les femmes et hommes qui le gravissent.
Michaël Sibony vient aussi redire ici que les neiges éternelles ne le sont plus, que la mémoire des Hommes contenue dans ce géant s'effrite, sans pour autant faire de ses mots un combat écologique revendicateur.
Marguerite et le mont Blanc trouve son chemin de crête dans une écriture toute en pudeur pour parler des petites ou grandes douleurs. Avec le sentiment d'avoir une Marguerite, enfant-fleur (et locomotive!), posée sur son épaule tout au long de cette lecture, telle un ange gardien.
Un très joli premier roman!
Un roman original apparemment et une heureuse surprise ! Ça arrive !
RépondreSupprimerOui, je vous conseille d'aller le découvrir!
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