"Une terrible délicatesse" de Jo Browning Wroe (Editions Pocket): sublime!

Décidemment ce début d'année est rempli de pépites niveau lecture. Espérons que cette bonne étoile se propage au-delà de la sphère littéraire! 
Cela fait tellement longtemps que je tente de gagner le jackpot au Loto…

Pitch (4ème de couv):
"Octobre 1966, pays de Galles. William Lavery va rejoindre, comme son père et son grand-père avant lui, l'entreprise de pompes funèbres familiale. Alors qu'il s'apprête à recevoir les honneurs lors de la remise de son diplôme d'embaumeur, le bal se fige. On annonce la catastrophe d'Aberfan - ce glissement de terrain qui vient emporter toute une ville minière et , avec elle, une centaine d'enfants…
William, 19 ans, se porte volontaire pour prêter main-forte sur place. Ce qu'il verra là-bas, rien pourtant ne l'y prépare. Ni ses regrets ni ses propres deuils…
Quand la mort est partout, quel autre choix a-t-on que de se réconcilier avec la vie?"


Ce roman débute par une catastrophe bien réelle: celle d'Aberfan, cité minière galloise qui a vu son école, entre autres, ensevelie par l'effondrement d'un terril. 
Un traumatisme pour William, personnage principal de cette histoire, qui commence alors sa vie professionnelle par l'embaumement de dizaines de gamins, ce qui va laisser des traces profondes dans sa psyché. 
Point de départ tragique du roman, cet évènement dramatique est le prétexte pour remonter le fil de l'enfance de William, sa vie d'avant le carnage. Pour dérouler dans la seconde partie du livre l'après Aberfan.
Alors oui, il est question de mort, beaucoup.
Mais il est question d'humanité, encore plus.
Et autant vous dire que les émotions sont au rendez-vous. Sortez vos mouchoirs!

Il semblerait que certains lecteurs ont reproché à ce roman son côté mièvre. Je ne suis pas du tout d'accord avec cela. 
Ce roman n'est pas mièvre mais il possède ce côté suranné qui lui donne un certain charme. L'amour entre William et Gloria n'est pas ringard, il est respectueux. L'amitié entre William et Martin n'est pas ringarde, elle est toute en pudeur et authenticité. Les années 70 n'étant pas les années 2000... Autre temps, autre mœurs.

Et puis la musique! Impossible de passer à côté tellement c'est un personnage secondaire puissant à elle seule. Au point qu'il est devenu très rapidement nécessaire, après seulement quelques chapitres, d'aller écouter et visionner des vidéos (merci Youtube) de chœurs d'enfants et d'hommes chantant le Miserere et Myfanwy
Ce qui est loin de ma playlist habituelle! Mais ce qui permet de comprendre à quel point ces chants peuvent revêtir différents habits en accentuant les moments dramatiques, en créant des liens de fraternité, en réconfortant dans la douleur. La musique comme une compagne mouvante, protéiforme qui accompagne le parcours de résilience de William. 

Ce roman est d'une sublime délicatesse. 
C'est une Baignoire d'Or.




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