"Loch Noir" de Peter May (Editions du Rouergue): retour plombé sur l'île de Lewis

Plus de 10 ans après le succès de la trilogie de Lewis, Peter May décide de faire revenir Fin Macleod pour une quatrième aventure dans ses terres natales. Dommage que ces retrouvailles soient si tièdes après autant d'attente!

Pitch (4ème de couv):
"Le corps de Caitlin Black est retrouvée à l'embouchure d'An Loch Dubh, le loch noir, sur la côte ouest de l'île de Lewis. La jeune femme, habituée des sujets sur l'environnement et nageuse émérite, a été violée et battue avant d'être assassinée. Lorsque Fionnlagh, la fils qu'il a eu de Marsaili, est accusé du crime, Fin Macleod plaque son boulot à la police de Glasgow et s'envole aussitôt vers sa terre d'enfance. Il l'a quitté dix ans plus tôt pour vivre librement son amour pour Marsaili.
Comment disculper son fils alors que les preuves l'accablent? Comment renouer avec les Hébrides alors que les baleines s'échouent sur les plages? Comment faire face aux ombres qui remontent du passé?
Dans ce jeu de faux-semblants, Fin Macleod va devoir traverser les mensonges et les secrets des hommes, les cruautés de l'océan qui ne pardonne ni aux imprudents ni aux téméraires.
Et s'il le faut, affronter la mort."


Il s'est passé treize ans depuis la dernière rencontre avec Fin. Bien trop long pour ne pas avoir oublié en grande partie tout ce qui faisait que j'avais aimé ce personnage.
Même si Peter May tente de raviver la flamme en mettant comme enjeu l'innocence/la culpabilité du fils de Fin, pas une seconde je n'ai tremblé pour la famille Macleod. Marsaili, Fin et consors se sont affadis avec le temps. Ils ne sont que regrets et nostalgie. Alors quand bien même l'auteur vient tirer du passé un évènement sorti de nulle part comme prétexte pour rejouer la valse de l'écho entre l'adolescence et le présent de Fin, c'est tellement énorme que ça détonne et fait perdre un brin de vraisemblance au récit.

Finalement, l'émotion naît bien davantage lorsque Peter May raconte l'île de Lewis elle-même: ses paysages façonnés par le vent et l'océan, l'adaptation de ses habitants, ses industries controversées… 
Impossible alors de rester de marbre face à la grande scène d'échouages des baleines… Et peut-être aussi que vous hésiterez désormais à manger du saumon d'élevage écossais… Je dis ça, je dis rien!

Finalement il aurait peut-être mieux valu rejouer ce polar sans Fin. Il n'y aurait pas eu toute cette attente autour de ce personnage emblématique de l'auteur, et donc pas toute cette déception.

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