"Comme de longs échos" d'Elena Piacentini (Editions Fleuve Noir): l'Amour à mort

Deuxième polar de cette sélection de romans en lice pour le Grand Prix du Jury Elle, Comme de longs échos m'a permis de découvrir une nouvelle auteure, française de surcroît, et de démarrer avec ce livre par la première enquête menée par la Capitaine Sénéchal,  femme au caractère bien trempé mais au talon d'Achille surprenant. 
Apprenant qu'Elena Piacentini fût finaliste en 2016 du Prix Quais du Polar/20 Minutes de Lyon pour son précédent roman Des forêts et des âmes, je ne pouvais que présumer que j'allais accrocher.... et je ne me suis pas trompée!
Bon en plus y'a un inspecteur qui s'appelle Delage, alors forcément, si on me prend par les sentiments... 😀

Pitch (4ème de couv):
" Vincent Dussart est sûr de son coup.
Ce break imposé par sa femme va prendre fin aujourd'hui. Il n'a rien laissé au hasard. Comme d'habitude.
Confiant, il pénètre dans la maison de son épouse. Le silence l'accueille. Il monte les escaliers. Puis un cri déchire l'espace. Ce hurlement, c'est le sien. Branle-bas de combat à la DIPJ de Lille. Un mari en état de choc, une épouse assassinée et leur bébé de quelques mois, introuvable. Les heures qui suivent cette disparition sont cruciales. Le chef de groupe Lazaret et le capitaine Mathilde Sénéchal le savent.
Malgré ses propres fêlures, ou peut-être à cause d'elles, Sénéchal n'est jamais aussi brillante que sous la pression de l'urgence. Son équipe s'attend à tout, surtout au pire. A des milliers de kilomètres, un homme tourne en rond dans son salon. L'écran de son ordinateur affiche les premiers éléments de l'affaire. Ce fait divers vient de réveiller de douloureux échos..."






Ce qui frappe, dès les premières pages du roman, c'est l'écriture d'Elena Piacentini: de la dentelle! Dans les choix des mots, les tournures de phrases,  un style qui tient presque plus du "roman fleuve" (noir... jeu de mot ramucho) que des codes du polar.  Cette écriture raffinée, presque romantique, tranche avec le propos du roman bien plus sombre flirtant avec les limites de la folie de l'esprit humain. 
Les personnages sont à l'image de cette ambivalence: forts et vulnérables à la fois, ils portent un masque qui cache d'anciennes douleurs. Sous le caractère solaire d'Adèle se trouve une gamine délaissée par sa mère, sous le masque de persévérance de Pierrot la perte d'un être cher, et sous la dureté et l'efficacité de Mathilde... une vulnérabilité dont l'origine n'est pas encore dévoilée! Et ce sera sans nul doute ce mystère qui sera en filigrane des prochains romans de la série.

Pour le coup, en comparant ce roman avec le précédent polar, celui d'Asa Larsson, il n'y a pas photo! La singularité du style, de l'intrigue (tirée pourtant d'un fait divers réel) et des personnages en font une belle découverte qui mérite qu'on s'y attarde et qui provoque déjà une impatience à découvrir la suite des enquêtes du Capitaine Sénéchal!

Bravo Madame Piacentini! Et j'espère pouvoir vous dire tout le bien que je pense de ce roman au prochain Quais du Polar! 😊

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