"En Sacrifice à Moloch" d'Asa Larsson (Editions Albin Michel): on y était (toujours) presque!

J'ai délibérément choisi ce polar d'Asa Larsson pour débuter le marathon des lectures en compétition pour le Grand Prix des Lectrices Elle 2018. Pourquoi Asa? Parce que je connaissais déjà. J'ai déjà chroniqué La Piste Noire et Le Sang Versé (les romans respectivement deuxième et troisième de la série Rebecka Martinsson), deux romans envers lesquels mon enthousiasme fut loin d'être débordant. 
Alors quid d'En sacrifice à Moloch? Allais-je enfin me laisser séduire par le style Larsson?

Pitch (4ème de couv):
" Au terme d'une traque impitoyable dans les forêts de Lainio, en Laponie suédoise, un ours féroce est abattu. Dans sa panse: les restes d'un homme...
Cette macabre découverte est suivie quelques mois plus tard par l'assassinat d'une femme à coups de fourche. Chargée de l'enquête, la procureure Rebecka Martinsson ne tarde pas à recouper ces faits à priori sans rapport: les deux victimes avaient un lien de parenté; ils étaient père et fille. Mais ils ne sont ni les premiers, ni les derniers à disparaître, comme si une étrange malédiction frappait leur famille..."


(aparté: j'adore la couverture)


Ce roman est donc le cinquième de la série Rebecka Martinsson.  Est-ce que l'absence de lecture du quatrième roman" a joué sur la compréhension de l'histoire? Non, car chaque enquête est indépendante. Sur la compréhension de l'évolution du personnage de Rebecka? Un peu, puisque c’est elle le fil rouge principal de cette série de roman avec les autres protagonistes secondaires comme les policiers, juges d'instruction et légistes. Mais, comme je l'avais déjà fait remonter sur mes précédentes lectures, l'auteure n'arrive pas à susciter en moi un attachement envers ces personnages,  et notamment envers Rebecka (elle pourrait bien passer sous un camion ou se faire crever les deux yeux que ça me serait égal) ... Cela est vraiment gênant pour un polar où l'on est sensé trembler avec eux ! On s'attache carrément plus aux chiens qu'aux Hommes (arf Vera 😢), c'est pour dire!

Finalement, les personnages les plus "travaillés", et donc les plus susceptibles de faire naître un sentiment d'empathie chez le lecteur, sont les personnages du passé, et tout spécialement Elina, cette petite institutrice de campagne dont l'incroyable beauté et la croyance en l'"amour conte de fée" des romans qu'elle dévore la conduiront à sa perte et à celle de sa descendance.  Le roman aurait gagné en intérêt à concentrer l'écriture uniquement sur l'histoire de ce personnage qui est le seul à posséder cette aura d’héroïne capable de soulever et d'emporter le cœur du lecteur.

Et c'est là toute l'ambivalence du roman: il reste addictif... à demi! L'alternance entre passé et présent fonctionne surtout parce qu'on attend avec impatience de retourner dans le passé pour retrouver Elina entre deux avancées de l'enquête menée dans le présent par Rebecka. 
Elina 1 - Rebecka 0

Au final ma lecture d'En Sacrifice à Moloch est mitigée:  décevante pour ne pas avoir envie de replonger dans la série Rebecka Martinsson ... Mais pourtant persiste l'envie de tester un autre roman indépendant de cette auteure qui en a vraiment sous la pédale à défaut de faire les bons choix sur les personnages à privilégier pour servir des polars qui pourraient vraiment tendre vers la flamboyance!
Vous y êtes presque Madame Larsson! Et j'ai envie d'y croire encore!



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