"Jusqu'à ce que la Mort nous unisse" de Karine Giebel (Editions Pocket): la montagne ça vous gag.... tue!

Une plongée dans une histoire d'omerta et de vengeance avec des hommes hargneux et des flingues... Une enquête Corse? Et non! Une virée dans les Alpes de Haute Provence où la beauté des paysages se heurte à la rudesse des montagnards. Une plongée dans un drame, savamment menée par une auteure que je découvre seulement aujourd'hui mais que je compte bien ne pas lâcher de sitôt.
(Attention: quelques spoils en filigranes!)


Pitch (4ème de couv):
"La montagne ne pardonne pas. Vincent Lapaz, guide solitaire et blessé par la vie, l'apprend à ses dépens: la mort vient de frapper, foudroyant un être cher. Simple accident? Vincent n'en croit rien: la victime connaissait le parcours comme sa poche. C'est un meurtre. Avec l'aide d'une jeune gendarme, Vincent mène l'enquête, de crevasses en chausse-trapes, déterrant un à un les secrets qui hantent cette vallée. Et Lapaz non plus n'est pas du genre à pardonner."




La construction d'un thriller psychologique par Karine Giebel:
1) Un lieu contrasté, coté pile Eden et côté face Enfer: l'auteure prend le temps de planter le décor:  la nature à l'état brut! On a beau être dans la baignoire, on sent pourtant l'herbe sous nos pieds, on imagine la pureté de l'eau des lacs de montagne et on aperçoit les chamois faire des concours d'équilibristes sur les roches abruptes. La magie opère: nous voilà en rando, immobiles! Mais ça a beau être splendide, la nuit, dans le froid ou sous la pluie, la montagne devient un piège et il suffit d'un pas de travers pour y laisser la peau au fond d'un ravin.... Parfait pour faire monter la tension!
2) Prendre le temps de faire connaissance avec les personnages centraux, Vincent et Servane en l’occurrence, avant de mettre en place l'action. En décrire les faiblesses, les peurs, les souffrances avant de les faire "grandir" émotionnellement et psychologiquement jusqu'à ce que le lecteur s'y attache fortement et là ...paf! Karine Giebel leur faire vivre l'enfer et  les malmène... jusqu'à la mort. Du coup, à la fin on a juste envie d'hurler "NOOOOOOOOON!!!" Et c'est juste ce que j'aime: pas de concessions, les gentils ne s'en sortent pas toujours. Merci d'avoir évité le gnangnantisme!
3) Mélanger les deux ingrédients et faire monter la sauce tout doucement... en ajoutant des révélations régulièrement, des personnages secondaires odieux et violents... jusqu'à la stridence insupportable de la cocotte minute et une agitation finale qui fasse péter le couvercle.

Alors même si parfois, sur les méandres "amoureux" de la relation Servane/Vincent je n'ai pas été complètement convaincue (et même loin de là), l'écriture de Karine Giebel est habile au point de rendre le lecteur aussi parano, oppressé, bouleversé que ses personnages. Une chouette première expérience giebelienne que je vais m'empresser de poursuivre avec un autre de ces romans! Je vais juste laisser un peu de temps à mon cœur de se remettre de cette aventure 😱 

Commentaires

Articles les plus consultés