"Charade" de Laurent Loison (Editions Nouvelles Plumes): mon premier est le nom du membre supérieur du corps humain, mon second est le petit de la vache...

... et mon tout est ce que j'ai à dire à Monsieur Loison concernant son premier roman (et donc  premier polar). 
Ouep, parce que des crimes sordides au possible et des inspecteurs qui en jettent, c'est généralement plus l'apanage d'auteurs étrangers que d'auteurs français, du moins à ce stade de recherche stylistique dans les crimes gores. Et ça, j'adore!

Pitch (4ème de couv):
"Le cadavre d'une jeune femme est retrouvé, le visage encore masqué par la douleur de la torture qu'elle a subie. Dans une enveloppe abandonnée sur l'atroce scène de crime, une simple phrase: "Les premiers seront les derniers." Bientôt ce seront d'autres victimes, d'autres messages... Et un mystère qui reste entier. Pour arrêter ce jeu sordide, le 36 quai des Orfèvres a missionné le commissaire Florent Bargamont. Le brillant mais glacial enquêteur fait équipe pour la première fois avec une jeune et enthousiaste criminologue, Emmanuelle de Quezac. Malgré les rivalités qui font rage au sein du 36, le duo d'enquêteurs se lance à corps perdu à la poursuite de ce tueur en série aussi terrifiant qu'inhumain."   





Bien sûr qu'il n'est pas parfait ce roman. Mais il a le mérite d'y tendre. 
Déjà par le choix de ses deux personnages principaux; et je m'attarderai plus particulièrement sur celui du flic. Un Barga reptilien, sanguin, aux pensées noircies par ses traques de tueurs malsains et un drame personnel qu'il n'arrive pas à surmonter. Mais aussi un flic au sang-froid exceptionnel, intelligent, sachant faire preuve de pédagogie, d’attention et d'écoute auprès des rares personnes en lesquelles il choisit de placer sa confiance.
Pour moi, Florent Bargamont c'est LA pièce maîtresse de ce polar. C'est lui qui donne l'identité et le ton de l'enquête. La pétillance d'Emmanuelle, n'étant là que pour faire ressortir le côté sombre de son chef. 
La deuxième composante qui, pour moi, fait beaucoup dans la réussite de ce roman et qui est la marque de fabrique d'un bon polar, ce sont les crimes en eux même! L'auteur a été chercher très loin dans l'horreur. Des scènes de crime génialement terrifiantes avec une écriture très visuelle. Des scènes presque artistiques dans leur mise en scène et la façon de les décrire. Si vous aimez l'hémoglobine et "le dégueulasse" vous allez en prendre plein les mirettes! Et c'est chouette! (et ça rime)

Après, je regrette quand même que le coupable ne soit pas tout à fait à la hauteur des abominations commises. Le motif de ses crimes aurait dû être à l'origine d'une personnalité bien plus complexe et perverse que les brèves explications qu'il révèle dans le (presque) dernier chapitre.  Il ne m'a pas fait flipper, je n'ai pas ressenti sa folie et cela ne le rend du coup pas complètement crédible. Il aurait mérité autant d'épaisseur et de complexité que Barga. 

Mais malgré cette fin en demi-teinte, je reste clairement sur une très agréable sensation générale d'un roman qui m'aura tenu en haleine... au point de me faire manger mes profiteroles au resto en quatrième vitesse pour retrouver rapidement mon home sweet home et dévorer avidement les derniers chapitres au chaud dans mon lit. 
Et rien que ça, pour moi, c'est un signe qui ne trompe pas! Car Dieu sait que j'aime les profiteroles!!!
Donc BRAS-VEAU Mr Loison! En espérant retrouver Barga dans d'autres enquêtes 😉

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