"En camping-car" d'Ivan Jablonka (Editions du Seuil): les vacances forment la jeunesse

Petit virée en Combi dans les vacances nomades de l'enfance de cet auteur-historien, qui se sert de ses souvenirs pour inscrire son parcours individuel dans une histoire familiale, dans le contexte des années 80 et au-delà dans l'Histoire de l'Humanité.
Plus qu'un holiday-roadtrip, une quête de la définition de la liberté et du bonheur, une quête du socle sur lequel Ivan Jablonka s'est construit. 

Pitch (4ème de couv, extrait du document):
"Le camping-car nous a emmenés au Portugal, en Grèce, au Maroc, à Tolède, à Venise. Il était pratique, génialement conçu. Il m'a appris à être libre, tout en restant fidèle aux chemin de l'exil. Par la suite, j'ai toujours gardé une tendresse pour les voyages de mon enfance, pour cette vie bringuebalante et émerveillée, sans horaires ni impératifs. La vie en camping-car."




Ce livre est une pause bienvenue. Un document "parenthèse" parfait entre deux romans. Et qui est bien moins insouciant que les thèmes de l'enfance et des vacances ne le suggèrent. En revenant sur des flashs de vacances familiales, grâce à des carnets conservés sur lesquels se posent ses mots d'enfants sans filtres, Ivan Jablonka revient sur ce qui le définit, profondément. 
Toutes ces valeurs insufflées par ses parents, eux-mêmeS marqués par la Grande Histoire, notamment son père, juif, devenu orphelin après la déportation de ses parents. Un père qui (re)vit son enfance perdues à travers les yeux de ses fils, et qui veut imposer le bonheur par un énervé "Et soyez heureux" qui marquera à tout jamais Ivan. Un ordre, comme un appel au droit à son propre bonheur.

Un document tendre, un hommage à ces moments bénis à l'heure charnière où l'auteur devient à son tour père et tente de transmettre à ses filles cette culture de la liberté et de l'ouverture au Monde.

Mais j'ai pris ce témoignage aussi comme une invitation à une plongée dans nos propres souvenirs de vacances, ces moments croqués sans conscience (ou si peu!) alors qu'on était tout petits. Des madeleines de Proust dont on saisit seulement, une fois devenus adultes,  leur portée dans la construction de ce que nous sommes devenus aujourd'hui. 
Nostalgie, quand tu nous tiens!

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