"L'Essence du Mal" de Luca d'Andrea (Editions Denoël): un premier polar déroutant

Je referme ce bouquin et c'est l'angoisse de la chronique blanche 😰. 
"Alors t'as aimé ou pas?" me demande mon cerveau de lectrice. 
Question simple et pourtant question piège.
"Euh je ne sais pas, ça te suffit comme réponse?
- Nan, répondit mon cerveau."
Je me levais de mon canap' et décidais d'aller me faire des crêpes. Mon cerveau attendra!

Pitch (4ème de couv):
"En 1985, dans les montagnes hostiles du Tyrol du Sud, trois jeune gens sont retrouvés morts dans la forêt de Bletterbach. Ils ont été littéralement broyés par une tempête; leurs corps tellement mutilés que la police n'a pu déterminer à l'époque si le massacre était l'oeuvre d'un humain ou d'un animal. Cette foret est depuis la nuit des temps le théâtre de terribles histoires, transmises de génération en génération.
Trente ans plus tard, Jeremiah Salinger, réalisateur américain de documentaires marié à une femme de la région, entend parler de ce drame et décide de partir à la recherche de la vérité. A Siebenboch, petite ville des Dolomites où le couple s'est installé, les habitants font tout - parfois de manière menaçante - pour qu'il renonce à son enquête. Comme si, à Bletterbach, une force meurtrière qu'on pensait disparue s'était réveillée. Une force aussi ancienne que la Terre elle-même."





Après une demi-douzaine de crêpes, je n'ai pas toujours pas tranché. Par contre j'ai le bide qui va exploser.
Soit! Soyons méthodique et faisons une liste de "plus" et de "moins" pour tenter d'y voir un peu plus clair (oui je me nounoie... on est plusieurs dans ma tête).
😊Plus: l'utilisation du décor grandiose et menaçant comme élément de mise en scène de la peur, un rythme soutenu par la forme du roman qui permet de maintenir une tension, une écriture très scénographique que l'on imagine aisément sur grand écran et quelques twists qui font plaisirs aux lecteurs de polars qui attendent d'être surpris
😟Moins: trop de personnages sous-exploités, un background sur la notoriété du personnage principal dont je ne vois pas l'utilité, des dialogues qui ont un je-ne-sais-quoi de pas totalement crédible, une fin un peu trop "blockbuster américain".

J'ai pourtant lu L'Essence du Mal d'une (presque) traite, il a réussi à m'accrocher suffisamment pour que j'attende avec impatience le dénouement. 
Mais je suis également persuadée que demain j'en aurais déjà oublié le contenu. Trop fouillis à vouloir mêler traditions, mythes et géologie. A vouloir mêler deux époques. A vouloir mêler le monde médiatique et le calme apparent de la montagne.

J'ose dire qu'il était possible de faire plus simple et plus percutant avec la même histoire mais  moins de protagonistes et de chemins de traverses.
Après il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un premier roman. L'avenir nous dira si Luca d'Andrea saura tempérer sa fougue pour concentrer son talent dans des polars plus finement (a)menés.

Commentaires

  1. Les cinquante premières pages ont été un calvaire, un gros machin incompréhensible...j'ai tout plaqué, absolument tout !

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