"Les Derniers Jours de nos Pères" de Joël Dicker (Editions De Fallois Poche): un premier roman qui avait déjà tout d'un grand

Hasard de ma PAL (je rappelle pour les plus vieux d'entre vous qui ne maîtrisent pas le langage d'jeuns que PAL signifie Pile A Lire), me voilà en train de lire le premier roman de Joël Dicker alors que vient tout juste de sortir, il y a quelques jours, son dernier: La Disparition de Stéphanie Mailer.
Inutile de dire que depuis La Vérité sur l'Affaire Harry Québert et Le Livre des Baltimore, cet auteur est devenu un incontournable dans la catégorie Roman-qui-prend-les-tripes.
Alors j'étais très curieuse de découvrir ce qu'avait bien pu être le premier roman de cet auteur hors-norme, écrit en 2010 à 25 ans, avant que n'explose sa notoriété.

Et le moins qu'on puisse dire après la lecture de Les Derniers Jours de nos Pères, c'est qu'en plus d'être Suisse (ouaiiiiiii vive la Suiiiiiiisse!! Ma mémé est Suiiiiiiiiiiisse!! Youhouuuuuuu!!!) et d'être beau-gosse, et ben je peux vous affirmer que le talent est inné chez lui! 
Vous avez dit injuste??? Bande de jaloux, va!


Pitch (4ème de couv):
"Londres, 1940. Soucieux de pallier l'anéantissement de l'armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill a une idée qui va changer le cours de la guerre: créer une branche particulière des services secret, le Special Operation Executive (SOE).
Elle lui sera directement rattachée, et charger de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies. Tous ses membres seront issus des populations locales pour être insoupçonnable. Du jamais vu jusqu'alors."



Mais qu'est-ce que c'est que ce pitch déshumanisé, là où l'histoire de ce roman est avant tout une histoire d'Homme avec un grand H, une histoire de fraternité, de solidarité, d'amour et d'amitié !!! Le contexte de la guerre, n'étant qu'une toile historique sur laquelle vont venir se se peindre un groupe de personnages qui prennent au tripes. 

L'auteur nous embarque avec Pal, Laura, Gros, Cul-cul et Faron (entre-autres), des gamins que la guerre a modelés, fortifiés, affirmés mais qui va leur prendre leur insouciance, leurs rêves et pour certains, leur vie.  Des gamins qui ont ordre de se couper de leur famille pour ne pas trahir leur couverture d'agents secrets. Des gamins qui s'en recréent une autre de famille, fraternelle cette fois, pour tenir le coup et espérer, ensemble, à des jours meilleurs.
Mais que faire, lorsque pris par l'ennemi, il faudra choisir entre son père ou ses pairs?

L'auteur a eu la pudeur et la justesse de ne pas plonger dans la guerre du sang, dans la guerre de la torture, dans cette escalade de la violence facile que l'on retrouve dans d'autres romans qui se déroulent dans le même contexte. 
La mort est certes présente, annoncée froidement mais sans fioritures. Et ce n'est pas parce que les souffrances ne sont pas décrites de long en large, qu'elles n'en sont pas moins terribles.  Parce que l'empathie qu'a su faire naître Dicker est suffisamment puissante pour que le lecteur souffre avec les personnages. Parce que mine de rien, et parce que c'est ce qui fait justement tout,  Dicker crée des personnages où l'on peut facilement s'identifier. Cette bande d'amis, c'est un peu la nôtre du coup.

Alors comment ne pas s'émouvoir devant ce père attendant le retour de son fils. Se raccrochant à des cartes postales pour lui inventer une vie, sans jamais douter de lui, animé d'un espoir vital lui permettant de continuer à mettre un pied devant l'autre. Dans le déni, ou véritablement pris dans cette tromperie, il attend les visites de l'Allemand qui se présente comme collègue britannique de son fils, parce que tant que quelqu'un parle de son fils c'est qu'il n'est pas mort. Là encore, Dicker a la justesse de ne pas tomber dans le stéréotype du bon gros nazi, permettant de rendre possible et crédible ce tissage de liens entre ces deux personnages qui n'auraient jamais dû se rencontrer, et encore moins s'apprécier.

Les Derniers Jours de nos Pères est donc la première grande claque littéraire de Joël Dicker. Il avait déjà mis la barre très haute avec ce premier roman. Et pourtant j'ai l'impression qu'il continue de monter en puissance dans une écriture où se racontent des personnages toujours plus bouleversants (avec personnellement un énooooooorme coup de coeur pour Le Livre des Baltimore)
Autant dire que j'attends avec impatience de pouvoir me plonger dans La Disparition de Stéphanie Mailer 💗


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