"La fille d'avant" de J.P. Delaney (Editions Livre de Poche): passeriez-vous le test pour vivre au One Folgate Street?

C'est passé à un chouïa de la Baignoire d'Or! (ne vous moquez-pas! C'est une récompense ultime attendue par tellement d'auteurs! 😆😆😆) 

Complètement emballée par l’atmosphère du roman, génialement claustrophobe et fantastiquement malsaine, il m'aurait fallu un final plus explosif pour être entièrement conquise. 
Un page-turner diabolique qui va vous attirer inexorablement dans ses filets! Ne résistez-pas!


Pitch (4ème de couv):
"Lorsqu'elle découvre le One Folgate Street, Jane est conquise par cette maison ultramoderne, minimaliste, parfaite pour tourner la page après le drame éprouvant qu'elle vient de vivre. Mais, pour la louer, il faut se plier aux règles draconiennes imposées par son architecte, Edward Monkford, aussi mystérieux que séduisant. Notamment, répondre régulièrement à des questionnaires intrusifs.
Jane apprend bientôt qu'Emma, la locataire qui l'a précédée, lui ressemble étrangement et a connu une fin tragique. Irrémédiablement, Jane s'engage sur la même voie, fait les mêmes choix, croise les mêmes personnes... et ressent la même terreur que la fille d'avant."






Efficacité est le maître mot de ce roman. Dans la forme déjà: l'alternance de chapitres entre l'histoire d'Emma et celle de Jane instaure le trouble dès le début. L'auteur nous installe dans la bizarrerie de ce jeu de miroir dérangeant et ce sentiment d'étrangeté, de "truc qui cloche", va s'ancrer très vite et très fort dans notre (presque) innocent cerveau de lecteur. Et puis, en faisant cela, il tente de nous perdre, nous tromper. Je me suis surprise plusieurs fois à croire que j'étais en train de suivre Emma alors que j'étais avec Jane... Malin Mr Delaney!
Au milieu de ces doubles de femmes viennent s'ajouter Edward, obsessionnel maniaque et intransigeant,  et Simon, amoureux éploré et déraisonnable. Un quatuor de personnages un brin dérangé dans leur psyché qui participent tous au caractère flippant de l'ambiance.

Mais finalement, celle contribue le plus à entretenir la peur c'est cette maison-mausolée atypique, le One Folgate Street. Une sorte de forteresse bourrée de technologies aussi dingues qu'intrusives, et dont les règles restrictives pour y vivre ont pour but de rendre le locataire meilleur, de lui permettre d'atteindre une sorte de perfection. De la sensation de sécurité à la sensation de paranoïa, il n'y a qu'un pas que l'auteur nous fait franchir avec habileté!

Ce quasi hui-clos devrait être adapté au cinéma par le créatif Ron Howard.  Si les codes du livres sont respectés, autant sur le fond que sur la forme, cela risque de donner une bonne dose de sueurs froides aux spectateurs. En espérant que le réalisateur puisse donner un souffle plus trash à l'issue de ce thriller. Car je dois avouer que pour le coup, une vraie fin à l'hollywoodienne avec beaucoup plus de sang, de choc et de cris me satisferait bien plus que ce que Delanay propose dans son roman, bien trop tiède à mon goût. 
Hâte de connaître le casting!

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