"Ne dis rien à Papa" de François-Xavier Dillard (Editions Pocket): un thriller-divertissement assumé

Première plongée dans le thriller made in Dillard. Et une bonne surprise! 

Pitch (4ème de couv):
"Dans une banlieue chic et calme, à trente minutes de Paris, vivent les Hutchinson, une famille presque parfaite. Il y a Fanny, la cinquantaine, une fleuriste réputée, Mickael, son mari, un peintre à la cote en hausse, et leurs jumeaux, Victor et Arno. Mais Fanny étouffe et a bien des difficultés à gérer les réactions violentes de Victor. Ses manifestations de colère et de peur la renvoient à son passé qu'elle a tenté d'effacer. Et lorsqu'un nouveau voisin s'installe à côté de chez eux, tout ce qui a été consciencieusement enfoui risque alors de ressurgir..."




Avec Ne dis rien à Papa, François-Xavier Dillard fait du lecteur le complice d'un drame dont il comprend assez vite les ramifications, le spectateur d'une catastrophe annoncée! 
Inconfortable position que ce sentiment d'impuissance dans laquelle nous nous retrouvons. On a souvent envie de crier au père, au flic, aux enfants de fuir, se magner le train ou se protéger. Cette frustration constante et ce sentiment d'avoir un train d'avance rend addictif: car vont-ils comprendre ou pas? Vont-ils s'en sortir ou pas?
Une tension habile qui rend la lecture de plus en plus frénétique jusqu'au bout; jusqu'à cette fin en apothéose comprenant une bonne dose assumée d'hémoglobine, de coups de feux et de morts. Et une fois le roman fini et le destin des personnages scellé, on éprouve presque un soulagement pouvant enfin de nouveau dormir sereinement sur nos deux oreilles. 

Un thriller prenant, dont la forme et le ton de l'écriture rend service à l'histoire, qui peut par ailleurs paraître un peu tirée par les cheveux avec des personnages qui ont tendance à verser soit vers le cliché (genre la mère) soit vers l'indifférence (genre les flics). 
Personnellement j'ai pris cela au second degré, et même comme un cadeau de l'auteur qui offre à son lectorat de quoi le faire jubiler avec des codes du polar un brin surannés mais tellement appréciés. Comme dans les téléfilms américains dont on attend la course de voiture, la bagarre sur un train et l'explosion finale, même si ça fait série B.
Un bon divertissement!

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