"Le dragon du Muveran" de Marc Voltenauer (Editions Pocket): le polar suisse est aussi bon que leur chocolat

Niveau classement de mon amour pour les Suisses:
- en number one j'ai ma mémé Hélène. Qui restera bien sûr la number one des number one des plus gentilles mémés suisses de la Terre. 
- en number two, j'ai Stephan Eicher. Qui restera number two parce que quand même quoi! J'vais pas vous refaire toute sa discographie (écoutez le dernier Hüh). 
Mais par contre, ô drame ô desespoir, je n'avais pas encore de number three!
Mais ce polar aura permis de combler cette place vide sur le podium: Marc Voltenauer you are the number three (j'la fais en english parce que le suisse allemand j'y connais rien du tout!)! Bravo! (j'espère que vous apprécierez cette place à sa juste valeur! 😁)


Pitch (4ème de couv):
"Le village de Gryon, dans les Alpes vaudoises, est en émoi: dans le temple gît un cadavre, nu, allongé sur la table sainte à l'image du Christ crucifié. A l'extrémité du couteau qui lui a transpercé le cœur, un message: "Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grande les ténèbres!". L'inspecteur Andreas Auer est convaincu que ce meurtre est le premier acte d'une mise en scène macabre et symbolique. Peu à peu, les secrets que certains villageois auraient préféré garder enfouis refont surface et viennent semer le trouble dans ce lieu si paisible..."

















Cette plongée dans les Alpes Suisses fut assez étonnante. Le dragon du Muveran est le premier polar de cet auteur et pourtant il est écrit comme si le lecteur faisait déjà partie de la famille depuis plusieurs années. Marc Voltenaueur distillant des infos partielles sur le background du flic Andreas, et sur ses relations au sein de l'équipe d'enquêteurs ou de son couple, amenées comme si ça coulait de source pour le lecteur, ce qui n'est pas le cas. Un peu déroutant. 
Les digressions petits-plats-partagés-entre-Andreas-et-ses-collègues-et-son-amoureux qui font l'objet de longues descriptions (et font saliver) renforcent cette impression de "clan" déjà formé depuis un bout de temps au sein duquel l'auteur nous plonge sans ménagements. Sans être tout à fait naturelle et courante comme entrée en matière, ce n'est pas désagréable et on se projette assez vite assis à la même table que les personnages, à prendre un verre et débattre des pistes à suivre pour retrouver le meurtrier. 
Je crois que ce qui fonctionne bien également, c'est qu'à travers ce roman l'auteur livre un peu de lui. Son amour de son pays d'abord avec ses montagnes, ses villages pittoresques, sa gastronomie.  Mais surtout il met ses connaissances théologiques au service de ce polar, lui qui a un temps pensé devenir pasteur. 

Ce sont peut-être toutes ces marques de confiance de l'auteur qui m'auront séduites avant tout. Les meurtres (à l'américaine) et l'enquête auront apporté leur lot de divertissement, mais j'avoue ne pas avoir compris le besoin d'aller implanter une partie de la résolution des crimes en Amérique en fin de roman, dans une sorte d'urgence qui détonne. Le cœur de l'enquête et son ancrage à Gryon en une sorte de huis-clos était suffisamment dense en émotion et hémoglobine pour se suffire à lui-même. 

Mais je reste sur une bonne impression globale et le plaisir de lire était vraiment au rendez-vous. Je serais contente de retrouver Andreas dans une prochaine enquête. Heidi? Vas-tu bientôt faire irruption dans ma Pile à Lire? 

Commentaires

Articles les plus consultés