"Necrologie" de Paul Cleave (Editions Le Livre de Poche): nouvel auteur adopté!

Quel engrenage fatal à venir que cette lecture! Parce qu'à peine avoir refermé ce polar, j'ai été faire ma fouine sur Wikipédia. Et je sais désormais que je vais avoir neuf romans à ajouter à mon tableau de chasse! Car emballée autant par le fond que par la forme, cette première rencontre de l'univers de Paul Cleave ne sera assurément pas la dernière!

Pitch (4ème de couv):

"Tandis que la police traque le Boucher de Christchurch, Theodore Tate, ancien flic reconverti en détective privé, procède à l'exhumation d'un corps d'un directeur de banque dont la veuve est suspectée d'homicide. Un glissement de terrain accidentel révèle la présence de trois cadavres immergés dans le lac près d cimetière. S'agit-il de victimes du Boucher ou celles d'un autre tueur? La découverte, dans le cercueil, des restes d'une inconnue à la place de ceux de l'honorable banquier sonne le début d'un engrenage infernal pour Theodore qui va devoir résoudre seul cette affaire. Avant que la police découvre la vérité sur lui... et ses terribles secrets."

Nécrologie s'inscrit (merci wiki) dans une oeuvre plus vaste de l'auteur. Il semblerait que dans une partie de ces romans, les personnages se croisent, passant d'acteurs principaux dans l'un à témoins secondaires dans un autre.  Les allusions à une autre affaire en cours impliquant le tueur en série "Le Boucher" sont présentes mais, au-delà de piquer la curiosité et de donner l'envie de se ruer sur Un employé modèle, cela ne gène en rien la lecture, l'enquête de Nécrologie se suffisant à elle-même.

Et quelle enquête! Portée par un privé, Theo, personnage attachiant, que j'espère vraiment retrouver dans une prochaine aventure. Son caractère oscillant entre cynisme, insolence, acharnement, esprit de vengeance, violence et souffrance. Un enquêteur charismatique dans la trempe des Harry Hole, ce qui est (vous vous en doutez, si vous me connaissez bien) loin de me déplaire. Et puisqu'on vit cette enquête depuis le personnage de Theo, sa personnalité fait tâche d'huile et teinte le roman d'un humour noir acide que personnellement j'adore.

Du noir émane donc de la tête et des mots de Theo mais il n'est pas l'unique source de cette atmosphère ténébreuse: les scènes se passent souvent de nuit, le cimetière est labyrinthique et angoissant, l'église est plus froide et austère qu'accueillante et apaisante et les personnages laissent dominer leur côté obscur, sombrant dans l'addiction, la manipulation, le vice ou le meurtre. 
Le style incisif et direct de la narration soutient cette fuite en avant du détective privé qui finit par dépasser toutes les bornes pour trouver l'assassin. Au risque d'en devenir un lui-même. 

J'ai donc beaucoup aimé Nécrologie! Et dire que j'ai vraisemblablement croisé le Néo-zélandais aux Quais du Polar sans me douter de tout le talent qui se cachait juste sous mes yeux... Va falloir remédier à cela! En attendant, passage obligatoire par la case librairie :)