"Canicule" de Jane Harper (Editions Le Livre de Poche): un polar britannico-australien qui manque un poil d'entrain

Jane Harper donne dans le polar d'enquête classique. Des morts, des flics, des pistes qui s'avèrent des impasses et finalement un dénouement final inattendu et une arrestation spectaculaire. Sans être incroyable, c'est plutôt bien écrit. Si ce n'est un rythme un peu poussif qui n'arrive jamais à instaurer un véritable suspense.

Pitch (4ème de couv):
"Kiewarra. Petite communauté rurale du sud-est de l'Australie. Ecrasée par le soleil, terrassée par une sècheresse sans précédent. Son bétail émacié. Ses fermiers désespérés. Désespéré au point de tuer femme et enfant, et de retourner l'arme contre soi-même? C'est ce qui est arrivé à Luke Hadler, et Aaron Falk, son ami d'enfance, n'a aucune raison d'en douter. S'il n'y avait pas ces quelques mots reçus par la poste: Luke a menti. Tu as menti. Sois présent aux funérailles... Revenir à Kiewarra est la dernière chose dont Aaron a envie, les blessures de son départ précipité étant encore à vif. Mais il a une dette, et quelqu'un a décidé que le moment est venu de la payer."



Vous avez envie de lire un polar sans chichis? Et changer du traditionnel décor américain ou britannique? Alors vous serez peut-être séduits par cette enquête australienne menée dans un décor brulé par le soleil et des chaleurs à rendre fou (que j'ai débuté le dernier jour de la vague de canicule sur l'Isère, alors que je commençais justement à devenir dingo...).

Jane Harper utilise un écran de fumée pour brouiller les pistes en mêlant l'histoire d'amitié de Luke et de Aaron à leur adolescence avec leur relation au présent: Luke en meurtrier, Aaron en flic. Cela fonctionne plutôt bien si ce n'est que le suspense n'arrive jamais vraiment à s'installer en hachant des scènes entières par un recours aux flashbacks un peu trop présent, donnant des chapitres entiers coupés parfois plus d'une dizaine de fois entre ces deux époques.
La résolution des crimes passés et présents se fait attendre... puis s'accélère brutalement avec des indices un peu tombés du ciel (ou retrouvés dans un caillou qui était déjà là dès le début du roman), ce qui amène un brin de frustration. 

Mais, si l'on regarde ce roman à la lueur de ce qu'il est, c'est à dire le tout premier roman de Jane Harper, autrice britannique qui a vécu en Australie, on se dit qu'elle a quand même assuré et qu'elle n'a plus qu'à perfectionner cette base solide d'écriture pour faire des polars davantage addictifs et rythmés. 
(Oui, parfois, je suis indulgente... )

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