"Les possibles" de Virginie Grimaldi (Editions Fayard): un roman qui fait écho

Finalement, j'ai bien fait de me jeter dans ce roman en tout début de vacances. Car il est l'écho de mon quotidien professionnel. Peut-être est-ce d'ailleurs pour cela que l'analyse a pris un peu plus le pas sur mes émotions lors de ma lecture.
Très juste dans la façon de raconter le deuil d'une personne encore vivante mais que la maladie éloigne d'elle-même et des autres, Virginie Grimaldi raconte tout en pudeur, humour et tendresse le difficile chemin à parcourir jusqu'à l'acceptation.

Pitch (4ème de couv):
"Juliane n'aime pas les surprises. Quand son père fantasque vient s'installer chez elle à la suite de l'incendie de sa maison, son quotidien parfaitement huilé connaît quelques turbulences.
Jean dépense sa retraite au téléachat, écoute du hard rock à fond, tapisse les murs de posters d'Indiens, égare ses affaires, cherche son chemin.
Juliane veut croire que l'originalité de Jean s'est épanouie avec l'âge, mais elle doit se rendre à l'évidence: il déraille.
Face aux lendemains qui s'évaporent, elle va apprendre à découvrir l'homme sous le costume de père, ses valeurs, ses failles, et surtout ses rêves.
Tant que la partie n'est pas finie, il est encore l'heure de tous les possibles."


Tout y est plus plus doux moins brutal. Puisqu'il s'agit d'une fiction. Mais les étapes sont là. Des premiers doutes, des premiers symptômes au diagnostic. De la colère à la peur, de l'exaspération au chagrin. Et l'apprentissage de la capacité à se saisir et profiter du moment présent. Avec, pour ma part, tellement de résonnances avec mon univers pro que forcément, les termes médicaux, les paroles de Juliane, les symptômes de Jean m'ont ramené vers le Dr S., Mme M. ou encore Mr F. Vers des visages, des situations, d'autres larmes et d'autres rires. Et vers mes collègues, qui permettent de vider souvent le trop plein d'émotions à accompagner tout cela (spéciale dédicace à la team P, elles se reconnaîtront)

Je voulais savourer ce roman en évitant de le lire d'une traite. Ce fut difficile de lâcher Les possibles quand les chapitres riquiquis nous poussent à lire le suivant, et encore un, et encore un... comme quand on plonge la main dans paquet de M&M's (là encore... résonnance avec le boulot). Il est question d'hyperphagie dans ce roman... Ca s'applique aussi à la lecture Mme Grimaldi? N'y poussez-vous pas un peu trop vos lecteurs?
Rajoutez-y une bande originale qui joue sur la nostalgie et parle au plus grand nombre, et vous avez la recette du succès de l'auteure.

A l'instar de l'écriture tendre et drôle de Virginie Grimaldi, Les possibles est un roman ou l'on sourit puis retient ses larmes d'une phrase à l'autre, entre punchlines d'anthologie (les dialogues ping-pong entre Jean et son ex-femme sont croustillants) et réflexions qui font résonner l'enfant-de, le parent-de, ou la gestionnaire-de-cas-de en nous (RIP MAIA, on t'aimait bien pourtant...)

Allez, cette fois, il est vraiment temps de laisser ma tête partir en vacances (mon corps est déjà en tongs et robe de plage).


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