"60 minutes" de M.J. Arlidge (Editions Les Escales): ça fonctionne toujours mais...

Vous commencez à le savoir si vous me lisez, la série Helen Grace fait partie de mes séries littéraires policières préférées. Mais j'ai comme l'impression que A cache-cache était le climax de la collaboration Helen/Arlidge. L'auteur, même s'il continue à livrer des page-turner efficaces, a perdu un peu l'âme de sa personnage principale en route. 

Elle est où la Helen pour laquelle on tremble?

Pitch (4ème de couv):

"2010. Alors qu'ils participent à une compétition sportive, cinq lycéens se perdent dans les bois. Quatre d'entre eux seulement réapparaissent au bout de quelques jours, après avoir été torturés et séquestrés par Daniel King, un psychopathe. Rachel, la cinquième membre du groupe, est retrouvée morte dans la forêt. Le tueur, lui, semble s'être volatilisé dans la nature.

Une dizaine d'années plus tard, les quatre survivants ont réussi tant bien que mal à surmonter cette tragédie. Mais un soir, en quittant son bureau, l'un d'entre eux reçoit un appel troublant. Une voix l'avertit qu'il ne lui reste plus qu'une heure à vivre. Si tout laisse penser qu'il s'agit d'une mauvaise blague, son corps sans vie est retrouvé le lendemain matin sur un chantier.

Helen Grace mène l'enquête. Mais un nouveau coup de fil délivrant le même funeste message ne tarde pas à semer la panique au sein de l'ancienne bande d'amis."

Rien à dire sur la forme: M.J. Arlidge maitrise l'art du page-turner. Chapitres courts, cliffhangers, twists, juste dosage action/enquête. Il a tous les bons ingrédients pour réussir. Mais tout comme j'adore manger de la tartiflette, si j'en mange tous les jours, je finis par me lasser, surtout si j'utilise mes vieilles patates oubliées au fond du placard (je sais que tu sais).

C'est un peu l'impression que me donne ce roman… et tous ceux depuis le sixième de la série Grace! 

M.J. Arlidge assure sur une recette dont il connait le succès et ne prend plus vraiment de risque. Peut-être parce qu'il a fait le tour des enjeux qui concernaient le passé et la construction psychologique de son personnage emblématique. Les enquêtes ne la touchent plus personnellement, l'empathie s'atténue, bien que ses aventures restent prenantes. 

J'espérais beaucoup de l'arrivée du nouvel équipier, Joseph Hudson, dans l'équipe de la flic mais là encore, on a l'impression que ce roman n'est qu'un roman de "transition" dans l'évolution de la relation entre ces deux-là, en espérant (de nouveau) un vrai combat afin de mettre en péril  l'équilibre précaire dans la vie d'Helen Grace.

Allez Monsieur Arlidge, cela fait trois romans que j'attends de trembler de nouveau pour Helen. Il est désormais temps de lui offrir une vraie confrontation à hauteur de son personnage, un Joker pour cet BatGirl! 

Wait and see si mon vœux sera exaucé!