"Veiller sur elle" de Jean-Baptiste Andrea (Editions de L'Iconoclaste): touchée par la grâce

Je le sentais, après avoir tout juste ouvert le roman et parcouru quelques lignes. Les prémisses d'un grand frisson. Celui qu'on ne vit que rarement dans sa vie de lecteur/lectrice: la rencontre avec un GRAND roman. Un roman qui va s'inscrire dans la petite histoire de ses lecteurs comme dans la grande histoire de la littérature française. 
J'étais tombé en amour avec la plume de Jean-Baptiste Andrea avec ces précédents romans. Je le porte désormais aux nues avec Veiller sur Elle.
Sublime!

Pitch (4ème de couv):
"Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains.
Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre.
Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola?"


Lorsque l'écriture de Jean-Baptiste Andréa, douce et poétique, se met au service d'une histoire d'amitié sublime et tempétueuse, la magie opère!

Impossible de lâcher la main de ces deux-là: Viola qui vole et Mimo qui sculpte. Deux êtres qui ne veulent pas se limiter au carcan que leur impose la société, qui rêvent plus loin et prennent le risque d'aller se cogner aux arêtes de la réalité pour aller polir ses angles. Ca donne des confrontations, des larmes mais de l'amour et de la tendresse aussi, voire beaucoup. Et même si l'histoire tourne autour de la belle histoire d'amitié entre ces deux jumeaux cosmiques, les autres personnages satellites ne sont pas en reste en matière d'explosivité ou de douceur (une pensée particulière pour Emmanuele et ses uniformes). On s'attache fort à ce coin de Toscane qui n'en est pas, se laissant bercer par l'odeur des orangers et celle de la pierre. 

Mais que serait une belle histoire sans une belle manière de la raconter! Avec des mots ciselés, Jean-Baptiste Andrea vient sculpter sa Pièta littéraire aussi surement que Mimo dessine sa Piéta incendiaire: pour faire naître de grandes émotions! J'ai eu besoin de lire et relire certaines phrases taillées comme des joyaux, des petits bijoux de poésie et d'humanité. Du beau à lire.

Alors hier j'ai refermé ce roman avec une grosse boule dans la gorge et l'impression d'avoir laissé derrière moi deux amis. Je sais qu'il me suffira de rouvrir Veiller sur Elle pour les faire renaître, ce qui me console un peu. 
Et j'ai aujourd'hui cette conviction intime que ce roman est une œuvre qui va traverser le temps et devenir un classique de notre belle littérature, pour des siècles et des siècles (amen).

(Merci pour tout ça, Jean-Baptiste Andrea. C'était une lecture folle!)

Commentaires