"Darwyne" de Colin Niel (Editions Le Livre de Poche): un polar... sauvage!
Colin Niel fait partie des invités récurrents des Quais du Polar. Et depuis plusieurs années de festival, je ne fais que passer devant ses romans (et sa personne!) sans m'arrêter.
Il aura fallu le petit coup de pouce convaincant d'un collègue pour que cette fois, je décide de plonger dans son univers. Comme quoi les clubs de lecture, ça ouvre des horizons!
Pitch (4ème de couv):
"Darwyne Massily, un garçon de dix ans légèrement handicapé, vit à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie. Le centre de sa vie, c'est sa mère, Yolanda, une femme qui ne ressemble à nulle autre, la plus belle, la plus forte, la plus courageuse. Mais c'est sans compter sur les beaux-pères qui se succèdent dans leur petit carbet. Justement, une nouvel homme s'installe avec eux: Jhonson, un vrai géant, celui-là. Au même moment surgit Mathurine, une éducatrice spécialisée de la protection de l'enfance. On lui a confié un signalement concernant Darwyne, quelques mois après une première évaluation conduite par l'une de ses collègues, qui a quitté précipitamment la région."
Polar à l'atmosphère organique, Darwyne vient imprimer dans la peau une jungle dans toutes ses dimensions: animale, végétale et humaine. On bouffe de la terre, on subit la touffeur humide, les lacérations des lianes et les piqûres d'insectes par procuration tant la plume de Colin Niel est immersive.
Il choisit de planter son décor en Guyane dans ce qu'elle a de plus dure, personnalisée par ce jeune garçon, Darwyne. Un enfant des bidonvilles, en lisière de forêt. Un lieu où il subit les pires atrocités mais où il y trouve également sa survie, se fondant dans l'Amazonie de manière aussi agile que les animaux qui la peuplent.
Et au milieu de tout cela Mathurine, éducatrice spécialisée, qui se prend d'affection pour cet enfant, flirtant avec les limites que lui impose sa mission. Peut-elle le sauver? Ou va-t-elle précipiter le désastre annoncé?
Un roman qui bouscule en racontant l'entremêlement de la violence et de l'emprise qui vient faire confusion avec les notions d'éducation et d'amour.
Quel milieu, de la jungle ou de la famille est le plus hostile pour l'enfant? Comment arriver à sortir de cycles violents qui s'enchainent sans y laisser des plumes? Est-il encore possible de l'amener à dire stop?
Un roman terrible mais sublime à la fois.
Impossible d'oublier Darwyne une fois la dernière page tournée.
Une belle Baignoire d'Or!
PS: Colin Niel, rendez-vous à Lyon en avril prochain!
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