"Sept mètres carrés" de Jussi Adler-Olsen (Editions Albin Michel): la der des der

Clap de fin pour les enquêtes du Département V. Sur le papier, ça devrait être un vrai arrachement du cœur pour des milliers de lecteurs fidèles à cette série de polars. 
Personnellement, j'aurais aimé être triste en refermant ce bouquin. Mais je ne suis que déçue par cette dernière enquête qui n'est pas à la hauteur. 
Une fin plombante, à l'instar du moral de Morck dans ses sept mètres carrés.

Pitch (4ème de couv):
"Combien mesure l'enfer? 7m2. C'est la dimension de la cellule dans laquelle Carl croupit. Témoin gênant, il a été piégé par une puissante organisation de trafic de drogue. Depuis, il est devenu l'ennemi public n°1, même aux yeux de la police.
Il ne lui reste qu'une arme: son équipe. Mais Rose, Assad, Gordon et Mona parviendront-ils à le sauver alors qu'au sein de la prison sa tête est mise à prix?"


J'attendais un emballement. J'attendais de trembler pour Carl Morck. J'attendais une tension insoutenable. J'attendais des cris, des larmes et de la douleur. 
Mais tout est trop fade dans ce dernier roman, qui, même s'il livre l'attendue résolution de l'enquête en fil rouge des neuf précédents opus, ne vient pas apporter les émotions espérées.

Déjà parce qu'un Carl enfermé n'est pas un Carl qui peut donner entièrement libre cours à son caractère de chien et de flic combatif à l'humour grinçant. Il se retrouve presque en position de personnage secondaire. Ensuite parce que la multiplication des commanditaires côté "méchants" nuit à la fluidité de l'histoire venant la complexifier pour pas grand chose. Mais aussi parce que la narration qui vient répéter mille fois les avancées de chacun dans l'enquête, d'abord individuellement puis lorsqu'ils se retrouvent pour débriefer, vient rajouter de la lourdeur et empêche toute tension de s'installer. 
Il faut attendre le dernier quart du bouquin pour qu'enfin il y ait un peu d'action et que l'on retrouve l'âme de ce qui a fait le succès de cette série. 

Et enfin, [ALERTE SPOIL], pour une clôture en apothéose de cette série,  j'aurais préféré une fin tragique au plus célèbre enquêteur danois (qui se serait sacrifié pour sauver un collègue par exemple), à cette issue dépressive d'un flic qui va devenir un écrivain au calme dans sa maison, ce qui ne colle pas du tout avec le caractère de Morck.

Bref, il était temps que cette série se finisse effectivement pour éviter qu'elle ne s'encroûte davantage, mais peut-être aurait-elle dû s'achever avec le climax Victime 2117? Ca aurait carrément eu plus de gueule!
Hâte de savoir dans quelle direction va se lancer désormais la plume de Jussi Adler-Olsen. En espérant qu'il retrouve un peu de souffle pour nous offrir de nouveau des polars extraordinaires!

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