"Meurtres à Pekin" de Peter May (Edition Babel Noir): 歡迎來到中國

Oui: Bienvenue en Chine! (merci Google Traduction 😄... enfin du moins je lui fais confiance pour cette traduction mais si ça se trouve les signes racontent tout autre chose...)

Après la trilogie Écossaise, je m'attaque donc à la sixologie (?) Chinoise. Comme Margaret, l'héroine américaine du roman, le décalage horaire va faire mal à la tête. Dépaysement garanti!


Pitch (4ème de couv):
"Le cadavre carbonisé d'un homme est découvert un matin dans un parc de Pékin, ville au passé glorieux avide de modernité, entre tentation capitaliste et vestiges du communisme. Le même jour, deux autres corps sans vie sont trouvés à deux endroits différents de la ville. Pour seul indice, un mégot de cigarette américaine laissé en évidence à côté de chacun des trois corps, comme une signature.
Margaret Campbell, médecin légiste exerçant aux Etats-Unis qui se trouve à Pékin pour une série de conférences, est embarquée malgré elle dans l'enquête de Li Yan, fraîchement promu commissaire. L'Américaine rigoureuse et le Chinois ironique et énigmatique vont devoir refréner leurs dissensions et conjuguer leurs talents pour découvrir la vérité, fût-ce au péril de leur vie. Car si les lieux sont exotiques et chargés de tradition, les dangers, eux, sont bien du XXIème siècle: menaces OGM et magouilles politiques."




Pour ceux qui, comme moi, ont découvert Peter May par sa fantastique trilogie Écossaise, vous allez peut-être être déstabilisés par ce roman. Car on est loin de la poésie et de l'univers, certes rude mais coocooning, familial, induit par le cadre sauvage, presque désertique des ces îles Hébrides où l'action se déroule plutôt en huis-clos. 

Avec Meurtres à Pékin, le lecteur plonge en plein cœur de cette ville tentaculaire, dès le premier chapitre, à travers les yeux de Margaret. Une ville bruyante, fourmillante, aux codes parfois loin de nos habitudes occidentales.  Une perte de repères totale!
Des personnages qui semblent froids, auxquels il est plus difficile de s'attacher. Car comment s'identifier à cette Margaret, l'intrépide Américaine venue fuir son passé, aussi belle qu'inconsciente du danger (genre: on l'appelle à 1h du mat' pour lui donner rendez-vous dans un parc tout chelou alors qu'elle est menacée de mort.... mais elle y va! ).  Trop loin de la douce écossaise Marsaili! Et que dire de Li, jeune commissaire qui semble désincarné, ne sachant exprimer de sentiments, sachant juste servir son pays selon les règles établies. Trop loin du gentil Fin! 
Pourtant les carapaces vont craquer. Et l'on va se mettre à apprécier Margaret pour son insolence, son humour et parce que comme elle on se révolte contre le mode de vie chinois et ce qu'il implique au quotidien. Et parce qu'on va finir par souffrir avec Li qui finalement va se retrouver au cœur d'une affaire qui va bouleverser sa sphère amicale et familiale, révélant ses émotions.

Le polar se fait alors plus économico-politique. Et même si ce n'est pas le style que je préfère, la "patte May"  a fait que je me suis accrochée à l'intrigue. Car Peter May manie toujours à merveilles l'équilibre dans les touches de Grande Histoire qu'il distille dans la petite histoire. Et l'on s'immerge alors avec les personnages dans la culture chinoise en parcourant avec eux les ruelles de Pékin, les étals plein de nourritures, de senteurs et de couleurs qui se mélangent. On se retrouve au milieu de cette foule, mélange d'individus, anciens ennemis parfois, qui finalement ont réappris à vivre ensemble. On apprend la Révolution Culturelle, ce qu'il faut lire derrière l'image médiatisée de ce tank devant un étudiant chinois place Tiananmen. 

C'est avec cela qu'il nous tient Peter May, encore une fois: en réveillant notre intérêt (et nos consciences) et nous incitant à aller voir plus loin que ce qu'on veut bien nous montrer.


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