"C'est moi qui éteins les lumières" de Zoya Pirzad (Editions Zulma): un brin de poésie iranienne

Un court voyage en Iran, dans le quotidien et la simplicité d'une famille. Une petite bulle d'exotisme pour la "petite" européenne que je suis, qui donne à ce roman presque des allures de conte. 

Pitch (4ème de couv):
"Clarisse est d'une simplicité de cœur qui la rend spontanément attachante. Autour de cette héroïne malgré elle gravite tout un petit monde: un mari ingénieur, deux adorables et malicieuses jumelles, Armen, le fils vénéré en pleine crise d'adolescence,  une sœur à marier un peu revêche, et la vieille mère qui règne sur la maisonnée, dans le quartier arménien d'Abadan.
Pourtant la très modeste Clarisse va bientôt révéler sa nature de personnage tchekhovien quand de nouveaux voisins viennent bouleverser l'équilibre affectif de notre femme invisible..."

Zoya Pirzad est une romancière à succès en Iran qui écrit sur la vie, sans fioritures, dans sa plus simple expression. Et paradoxalement, cela demande une certaine attention dans la lecture car l'auteur passe du présent au passé d'une phrase à l'autre, sans prévenir par la forme (inutile de chercher à se repérer par un retour à la ligne ou un nouveau paragraphe..). Ce qui donne un récit parfois un brin haché. Est-ce une habitude d'écriture de l'auteure, de la littérature iranienne ou orientale en générale? Je n'ai pas assez d’expérience dans ce domaine pour apporter des éléments de réponse. Toujours est-il que cela surprend et demande petit un temps d'adaptation, comme un décalage horaire.




Nous entrons dans la vie de Clarisse, comme si nous étions dans la petite cour à la regarder par la fenêtre préparer le goûter pour ses enfants, faire la vaisselle et discuter avec sa mère et sa sœur. Une vie banale en somme.
Mais l'arrivée des Simonian, en face de sa maison, va mettre à mal ce train-train. Tel le nuage de sauterelle, le débarquement des nouveaux voisins va requestionner les certitudes de cette femme sur sa vie, son couple, ses envies.
Clarisse se tord mais ne se rompt pas; elle est bien plus forte qu'il n'y parait, elle a bien plus de qualité qu'elle ne s'estime et perçoit qu'elle pourrait les mettre aux services d'autres femmes de ce pays,  dont elle se sent si éloignée. Une Arménienne dont ses origines lui ont permis de s'épanouir dans une certaine liberté que n'ont pas les Iraniennes.

Une lecture qui se vit comme un voyage d'une semaine chez l'habitant. On mange épicé, on dort dans la moiteur et chaleur, on apprend quelques mots étrangers. Et à peine le temps de dire ouf et de  prendre nos marques que nous revoilà dans notre salle de bain en France. Un dépaysement agréable!

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