"La Tête et le Cou" de Maureen Demidoff (Editions des Syrtes): une certaine idée de la fatalité à la Russe

Je ne suis pas habituée à la lecture de documents mais j'y suis "obligée" par la sélection des livres pour le Prix du Jury des Lectrices Elles
Et j'avoue ne pas avoir été convaincue par cette première tentative, même si, et c'est peut-être là le but d'un tel recueil, il permet au moins d'approcher et de comprendre  la société russe via les yeux de ses habitants, et non pas via nos médias ou nos habituels clichés occidentaux sur les femmes russes.  






Pitch (4ème de couv):
"Trois générations de femmes parlent à bâtons rompus, se confient et racontent leur pays...
En toile de fond de leurs récits de vies ordinaires, c'est l'histoire de la Russie qui défile: l'immense Union Soviétique, le chaos libéral des années 1990 et la Russie de Poutine.
Plus concrètement, elles parlent de petites-filles, de femmes et de grand-mères qui ont vécu dans différentes Russies. Et, au-delà, ce sont des hommes dont elles parlent le plus, et le regard qu'elles posent sur eux, que ce soit un mari, un père est révélateur et sans appel. Pour citer l'une d'elles: "L'homme est la tête, et la femme est le cou, la tête ne bouge que grâce au cou qui la commande".
Voici des portraits intimes qui révèlent des héroïnes aux vies bigarrées mais qui se ressemblent: des femmes fortes, battantes, féminines et maternelles, qui s'opposent tristement à  un modèle masculin souvent trop dégradé à leurs yeux... Le mot "Amour" n'apparaissant nulle part... Leur donner la parole a semblé important à l’auteur, à cause de la place prégnante de la femme en Russie, pilier autant de la famille que de la société, et surtout parce qu'elles n'ont jamais été entendues."


Recueil de témoignages, de tranches de vie, de visions de leurs places dans la société, ce roman montre et démontre que, même si toutes ces femmes sont de générations et de "Russies" différentes, elles ont beaucoup plus de points en communs que de différences et se retrouvent sur leur vision ambivalente des hommes qu'elles voudraient forts et autoritaires comme Poutine mais qu'elles élèvent comme des êtres fragiles, sur leur vision de l'Amour "conte de fée" alors qu'elles font des mariages par intérêt et que la Russie reste le pays avec le plus fort taux de divorce et de mères célibataires. Féminines jusqu'au bout des ongles à défaut d'être féministes, l'idéologie communiste est encore bien présente dans la société russe et y a imprimé au fer rouge une espèce de résignation au malheur, à la dureté de leur société et un contentement du "faire-avec" à défaut du "faire-mieux".

Mon attention s'est délitée au fur et à mesure des témoignages, tant ils se recoupent, deviennent redondants, finissant par perdre leur singularité. Et je ne pense pas que c'était ce qui était souhaité par l'auteure. Dommage!




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