"Le secret de Church Island" de Lisa Jackson (Editions Mosaic): to be folle or not to be

Enfin un polar où le fond est aussi soigné que la forme et où le travail sur l’atmosphère est appliqué au point de transporter complètement le lecteur sur cette île où les ombres des grandes bâtisses font froid dans le dos, tout comme leurs habitants!
Un thriller psychologique réussi dans un (presque) hui-clos à l'ambiance un brin glaciale.


Pitch (4ème de couv):
"Voilà deux ans, Noah Garrison a disparu. Et même si son corps n'a jamais été retrouvé, personne n'en doute: le petit garçon de deux ans est mort noyé dans l'océan pacifique, après être tombé d'un ponton. personne, sauf sa mère, Ava, qui depuis cette nuit de cauchemar, a sombré dans une grave dépression.
Enfin de retour chez elle à Neptune's Gate, le manoir de Church Island où elle vit avec son mari, Ava se met à avoir d'étranges et perturbantes visions: celles de Noah sur le ponton, dans sa chambre... Et si ces visions la font douter d'avoir encore toute sa raison, elles lui donnent aussi la force de croire que son fils est encore en vie. Une intuition si forte qu'elle s'en fait le serment: à présent qu'elle est revenue chez elle, elle va tout faire pour découvrir ce qu'il s'est vraiment passé cette nuit-là, et pour percer les secrets que lui cachent son entourage. Ce qu'elle ne sait pas encore, c'est à quel point est dangereuse, perturbante, la vérité cachée derrière les brumes de Chuch Island, cette île coupée du monde..."



Enfin un thriller qui ne s'éparpille pas et qui va à l'essentiel mais en prenant d'abord le temps de planter le décor et les personnages principaux avant que la machine ne s'emballe. Et côté ambiance, Church Island a de quoi faire froid dans le dos, et pas seulement à cause de la température qui y règne. Sur quelques kilomètres carrés se côtoient les ruines d'une ancienne prison/asile haute sécurité pour détenus un brin détraqués et un vieux manoir familial où cohabitent des personnages dont les liens familiaux, amicaux ou vassaux sont loin d'être sereins. 
Dans cette ambiance de secrets, non-dits, rancœurs et vengeance, Ava tente de se démener pour se prouver qu'elle n'est pas cinglée alors que tout porte à croire le contraire. 

Pour le petit bémol (oui parce que je suis pénible 😈), j'aurais tendance à dire que le sentiment d'oppression et de paranoïa aurait pu être encore plus exacerbé en confinant totalement l'action à l'île uniquement plutôt que d'y ajouter des ancrages et personnages sur le continent tout proche. 

Mais l'étrangeté et la peur instillée par l'auteur fonctionne tout de même très bien et on se surprend à lutter auprès d'Ava, espérant avec elle trouver le fin mot de l'histoire et mettre la main sur le(s) auteur(s) du complot fomenté pour la rendre barjot.
Une réussite!

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