L'île au rébus" de Peter May (Editions du Rouergue): un escape game moisi

Bon bon bon... J'adore Peter May dans ses séries noires écossaises et chinoises. Mais cette Île au Rébus, quatrième enquête de Mr Macleod, ne casse pas trois pattes à un canard, plombée par un rythme qui n'est ni haletant, ni angoissant et à peine distrayant. La seule petite satisfaction? Se rendre compte que le personnage qui ouvre le bal n'est pas celui que l'on croit. Et qu'après avoir voulu le sauver... on aimerait plutôt l'achever. Quoi? J'ai spoilé? Bah de toute façon vous ne le lirez pas! :D

Pitch (4ème de couv):
"Voilà vingt ans qu'Adam Killian est mort sur Groix, cette île où jamais aucun crime n'avait eu lieu de mémoire d'homme mais où ce retraité anglais, passionné d'entomologie, a été brutalement assassiné. Et depuis vingt ans sa belle-fille tient scrupuleusement le serment qu'elle lui a fait de ne rien déplacer dans son bureau, là où le défunt a laissé des indices qui permettraient à son fils de confondre son meurtrier, sans imaginer que celui-ci trouverait la mort quelques jours après lui ni que personne ne parviendrait à identifier le coupable. Tenu par sa promesse d'élucider cette quatrième affaire non résolue du best-seller Assassins sans visages, Enzo Macleod, le spécialiste des scènes de crime, débarque sur la petite île bretonne où nul ne souhaite voir resurgir ce fait-divers infamant. Dans le bureau d'Adam Killian l'attendent un étrange rébus et les plus insondables secrets de la vie d'un homme."


C'est une nouvelle fois ballot. Car, comme spoilé en préambule, le retournement de cerveau, concernant l'homme traqué qu'on prend en pitié dès les premières pages qui finalement s'avère être un bourreau, était plutôt une bonne idée (et sauve le bouquin du zéro pointé). Mais cela ne suffit pas à en faire un bon polar pour un lecteur fan du genre. 
Parce qu'entre cette ouverture sur les chapeaux de roue et la révélation finale, c'est le calme quasi plat avec une enquête sans sel (pour une île au milieu de l'océan c'est con quand même), sans travail sur l'intérêt et l'enjeu à résoudre ce crime. Alors on regarde ce pauvre Macleod ramer à chercher la clé des énigmes disséminées comme le nez au milieu de la figure avec le fameux "indice-contrepèterie" que le lecteur capte dès le début, tellement c'est gros comme un camion. 

Alors pourquoi nous faire en plus tourner en bourrique via des scènes dont on ne sait pas ce qu'elles viennent apporter à la progression de l'enquête (celle du rendez-vous de nuit au bord de la falaise par exemple, celles du chat qui rôde...)? A part faire perdre patience au lecteur, je n'en vois pas l'intérêt. 

Bref, passez votre chemin et allez plutôt lire Peter May dans ce qu'il a fait de mieux, en commençant par L'île des chasseurs d'oiseaux par exemple. A bon entendeur! 

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