"Rien ne t'efface" de Michel Bussi (Editions Presses de la Cité): encore de la grande illusion

Michel Bussi, on connait son légendaire retournement-de-cerveau-du-lecteur. Du coup, aguerrie, méfiante comme tout et bien déterminée à comprendre la clé de l'histoire avant la fin, me suis mise à guetter le moindre indice pour désigner le coupable. Presque tout le monde y est passé, du flic à la boulangère pour des mobiles tordus, remettant même en cause la mort de certains protagonistes et croyant trouver un indice dans le nom de la voiture de Maddi. 
Mais j'ai eu beau me démener pour y voir clair... me suis encore laissée berner! C'est pô du jeu Môsieur Bussi. Z'avez encore gagné!

Pitch (4ème de couv):
"Juin 2010: Esteban, dix ans, disparait sur la plage de Saint-Jean-de-Luz. Personne n'a rien vu.
Juin 2020: sa mère, Maddi, a refait sa vie mais la douleur et l'incompréhension sont toujours là. Elle revient en pèlerinage au Pays basque et, sur la même plage, reconnaît Esteban. Ou son jumeau parfait, Tom, un enfant de dix ans. Maddi quitte tout pour découvrir l'identité de ce garçon et s'installe dans son village, à Murol, en Auvergne.
Elle, si rationnelle, peut-elle croire à l'impossible?
Esteban serait devenu Tom?
L'histoire se répèterait-elle? Tom est-il en danger?
Maddi est-elle la seule à pouvoir le protéger?"


Après l'escapade aux Marquises (lire absoooooolument Au soleil redouté), confinement oblige, la nouvelle intrigue de Michel Bussi se limite à l'hexagone. Donnant la part belle cette fois à l'Auvergne (après une incursion sur la côté Basque et une brève apparition de sa Normandie chérie) pour un thriller qui va cette fois détricoter la croyance de la réincarnation pour révéler la rationalité qui se cache derrière. 
Tom a dix ans et c'est le sosie d'Esteban. Mort il y a dix ans. Même passions, même tâche de naissance, même ADN. A rendre folle Maddi, la mère d'Esteban qui cherche une explication côté réincarnation. Au point de vouloir s'enfuir avec ce gamin qui n'est pas le sien pour le protéger. Criant au monde entier qu'il est en danger. La rendant suspecte aux yeux des auvergnats qui commencent à douter de l'accident de noyade de son fils...

Sur fond de volcans endormis et de bougnats attachés à leurs traditions et gastronomie, ma lecture s'est d'emblée focalisée sur la construction de l'intrigue et la traque des indices qui me permettraient de résoudre l'énigme avant le flegmatique Nectaire (oui oui, comme le fromage). Au risque de passer peut-être à côté de l'émotion. A l'affut des cailloux que l'auteur semait en chemin... je me suis gentiment laisser (é)conduire dans les impasses et fausses pistes. 
Vingt-quatre heures après avoir ouvert Rien ne t'efface, j'arrivais au dénouement. C'est dire si j'ai pris mon rôle d'enquêtrice au sérieux! ... Tout en m'étant complètement plantée!!! (même si, pour Gabriel, j'étais pas tombée loin du nid...). Vous avez demandé la Police? Oubliez, vous n'êtes pas faite pour ça, Mme Baignoire!
Lorsqu'est arrivée la grande tirade de la résolution de ce nouveau grand tour de passe-passe bussien, j'ai enfin pris LA grande dose de satisfaction que j'attendais avec impatience depuis le début: le twist, le rebondissement, la dernière grande scène d'action! Libération d'endorphines puissance mille. Laissez-moi savourer ce bonheur, comme j'aime savourer le fond du cornet d'un cône en chocolat industriel! (oui, vous-même vous savez!)

Alors forcément, c'est encore un grand bravo! Y'a pas à dire, vous êtes fortiche en leurres, Monsieur Bussi. De quoi attraper tous les (plus gros gibiers de) lecteurs. Et bien que la recette de vos romans soit désormais connue et parfaitement maîtrisée, vous arrivez encore à la revisiter pour nous surprendre. Z'avez pensé à postuler à Top Chef?

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